mardi 2 novembre 2021

Randonnée Le Plus Loin Possible 2021; Etape 2038 - Coutainville - Montmartin

Samedi 4 septembre

 Carte IGN       Trace GPS & Topo sans Commentaires           Trace randogps

Le code mobile de cette randonnée est b302029

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Une dure journée pour le moral. Lorsque l’on regarde la carte, aujourd’hui nous avançons de 4 km. Arriver à la pointe d’Agon, à marée basse, il suffirait de traverser la Passe de la Collière pour retrouver notre gîte d’un soir qui se trouve juste derrière les dunes de l’autre coté. Lorsque l’on arrive au phare de la point d’Agon et que l’on voit tout ce sable, (à marée basse) et que la table d’orientation vous indique que votre points de chutes n’est qu’à 4 km, on pense traverser. Je ne sais pourquoi cela ne m’est jamais venu à l’idée en traçant l’itinéraire. La trace c’est la trace. Faut dire également que je ne sais jamais à l’avance si je vais me promener à marée haute ou à marée basse, mes itinéraire étant préparé longtemps à l’avance, je ne sais même pas ou vraiment je vais coucher. J’ai relevé des adresses autour d’un point compris entre 25 et 30 km, j'ajuste le moment venu deux a trois mois avant le départ au moment de la réservation. Ma routine à été désorganisé par le ‘’covid’’ cette machine bien huilé depuis des années, à été mise à bas avec la fermeture des restaurants, hôtels, et pass sanitaire. Je suis le tracé de la carte sans m’occuper des guides, n'y de l’état de la mer. Parfois je ne comprend pas les détours. Sur un guide laissé a disposition dans un gîte je m'étais aperçu qu'il y avait des renseignements complémentaires, comme des traces sur les plages raccourci a marée basse. Mais, après 80 km de marche, on y pense sérieusement à  couper, surtout qu’hier après mes 33 km de trajet, j’ai bien fait 7 km dans les dunes, cela porte la journée à 40 km. Ce matin les jambes sont un peu lourdes. Mais attention le Havre de Regnéville c’est l’un des plus grand que j’ai à contourner. J’y mettrais la journée. A marée basse ce n’est pas du coté d’Agon que l’on se rend compte de la difficulté, on ne voit que du sable. Il est sur que je crains et pense au sable mouvant comme ceux de la baie du Mont Saint Michel. Même si le sable me semble saint et sans vase. Mais lorsque l’on est de l’autre coté du havre on se rend compte de la difficulté, c’est l’exutoire de La Sienne et de la Soulles [La Sienne ; fleuve côtier  de 92,6 km qui prend sa source dans le Calvados, en forêt de Saint-Sever et coule en prenant la direction de l'ouest, puis s'oriente au nord-ouest à partir de Villedieu-les-Poêles.  

La Soulles, dont le bassin occupe le nord du bassin de la Sienne, est le plus important des affluents (52 km, en rive droite entre Orval et Heugueville-sur-Sienne) et alimente leur estuaire commun. Deux autres affluents atteignent les 20 km : l'Airou (30 km, en rive gauche à Ver) qui collecte les eaux du sud-ouest du bassin, et la Vanne (20 km, en rive droite entre Quettreville-sur-Sienne et Contrières). Trois autres affluents dépassent les 10 km : la Sènène (14,2 km, en rive droite à Beslon), la Gièze (12,1 km, en rive droite à Percy) et la Bérence (11,4 km, en rive gauche à Gavray). Wikipédia]. Il y a donc beaucoup d’eau et de l’autre coté de l’estuaire on se rend compte que le fleuve est difficile à traverser même à marée basse. Il reste beaucoup d’eau, et de courant. Lorsque je fus arrivé à Montmartin, je me suis rendu sur la pointe, la mer remontait, je fus impressionné par la force du courant (on voyait nettement l’eau entrer dans le Havre et la rapidité avec laquelle cette dernière avançait. Un cheval au galop c’est une image, mais je suis sur qu’elle montait dans sa première partie de conquête du sable plus vite que ce que je marche. J’ai posé la question à savoir si l’on pouvait traverser. Suivant les Normands pet’êtes bien qu’oui, pet’êtes bien que non. Certain dise oui, aux grandes marées, d’autre non c’est toujours dangereux. A Régneville on trouve de la pub pour un passeur. [Extraie du journal Ouest France « Traverser la Sienne, seul ? C'est déconseillé. Il faut savoir où traverser et à quelle heure. Avec les associations, on ne prend aucun risque. » À l'office de tourisme
d'Hauteville-sur-Mer. Chaque jour ou presque, l'association Lùndi (« macareux » en islandais), anime la traversée depuis Regnéville jusqu'à la Pointe d'Agon. Rendez-vous est pris devant l'ancienne gare. Le secrétaire de l'association, accueille les candidats à la traversée et présente d'abord Regnéville et son havre, « qui bénéficie du plus haut classement européen pour son intérêt ornithologique ». Puis on traverse les siècles du Moyen Âge à nos jours en balayant l'histoire tourmentée du château, et du port. « C'était, au XVIIesiècle, le 2e port du département ! » Aujourd'hui, quelques bateaux y mouillent encore, « avec difficulté, car le havre se bouche ». L'odeur des prés-salés se renforce. On est, maintenant, face au havre. Quelques marches à descendre avant de fouler la tangue sèche. « Attention, ce n'est pas le terrain plat que vous croyez ! C'est plein de « criches » (de creux). » L'estuaire de Regnéville est le plus grand havre de la côte ouest du département. La Sienne, longue de 85 km, débouche ici, dans le havre, qui signifie port en islandais. Après un petit quart d'heure de marche dans la glinette, la puccinelle, la betterave et la soude maritimes, la végétation change. La salicorne et la spartine apparaissent. Puis la tangue. « Nous voilà dans ce qui était le port de Regnéville. » Les pas se font moins assurés sur la tangue. Ça glisse. Les enfants en font un jeu. On traverse le Passevin puis quelques bancs de sable et, enfin, la Sienne. « Plus haute et plus remuante qu'hier, commente le guide qui s'arrête un instant sur le phénomène d'ensablement du havre. Le lit de la Sienne se resserre de plus en plus. Elle hésite depuis plusieurs années à trouver son chemin pour sortir. Maintenant, elle passe au sud, jusque dans la pêcherie d'Hauteville. » Photos à l'appui, le guide montre cette évolution et la progression du bec-de-perroquet de la Pointe d'Agon. On arrive au phare de la Pointe, construit en 1865. Nous sommes partis depuis deux heures et demie. Il faut rebrousser chemin. Et profiter de ces 45 minutes de marche retour pour admirer la Sienne scintillante et, au loin, la silhouette des maisons de capitaines et d'armateurs. Et le majestueux donjon du château, vestige de la prospérité de cette petite ville portuaire. Les prochaines sorties, sur le site lundi-assoc.jimdo.com

Inscription obligatoire au 07 81 73 45 46.

Et aussi. L'association Avril propose aussi des traversées du havre de Sienne. Renseignements au 02 33 19 00 35 https://www.ouest-france.fr/normandie/coutances-50200/traverser-le-havre-de-regneville-sur-mer-3597813]

J’ai trouvé une étude sur le sable de cette cote, je vous en livre quelques passages. Je l’ai trouvé très intéressante et dans certaine situation le changement climatique à bien ‘’bon dos’’ pour faire passer les erreurs humaines.

[Extraie d’une étude de 1996 https://www.persee.fr/docAsPDF/noroi_0029-182x_2001_num_188_4_7042.pdf

Située à mi-chemin de Granville et Lessay, la commune d'Agon-Coutainville étale, au pied d'une falaise morte, la plaine sableuse des « miellés » et, au delà du cordon dunaire, un vaste estran en pente douce, avec des rochers moutonnés, plus ou moins élevés, mais tous couverts à mer haute. Là où le marnage peut approcher de 14 mètres et la mer se retirer à plus de 4 kilomètres. Dans l'entre-deux-guerres, sous Coutainville, des bancs sableux OSO-ENE faisant le gros dos découpaient « la lague » en cuvettes. En aval, ils passaient à une étendue plane que râtelaient les pêcheurs de poisson plat ; et à l'amont, ils s'abaissaient au point d'être isolés à marée montante et de mettre en péril des « horsains » imprudents (Un horsain ou horsin (horsaine ou horsène au féminin) est, en parler normand, un étranger à la Normandie. La méfiance traditionnelle des Normands fait aussi appeler « horsain » le Normand d’un autre pays normand. Ce nom est appliqué aux étrangers de façon négative mais aussi de façon affectueuse. Du fait de sa prononciation « orzin », ce nom a aussi été orthographié « horzin. wikipédia). Vers le sud, l'espace sableux, limité au large par les Roches d'Agon, se rétrécissait, puis, au delà des Moulières, s'élargissait pour se confondre avec le vaste estuaire de la Sienne. On pouvait se rendre sans mal, pieds nus, jusqu'aux pêcheries tant le sable fin ou grossier était omniprésent. Au lendemain de la dernière guerre, commence une dégradation progressive de cet estran moyen. La mer nivelle les bancs dont des vestiges aplatis subsistent encore sous Coutainville ; au droit du Passous. Jusque dans les années 1920, d'après la carte Beautemps-Beaupré, la Sienne, au sortir du havre de Regnéville, se dirigeait plein ouest par la passe de la Collière ; quelques-uns de ses bras balayaient les Moulières et rejoignaient la mer au nord de Ronquet ; ils apportaient du sable que la marée montante, orientée S-N, devait en partie redistribuer sous Agon. Par la suite et encore présentement, la Sienne s'écoule au sud et ses ruets anastomosés ne peuvent plus nourrir de leur charge le moyen estran agonais que le rapide courant de flot racle jusqu'au tréfonds. A la côte, le cordon littoral était resté longtemps à l'état presque naturel, entaillé seulement de quelques « brèques » par où les pêcheurs se rendaient à « bass'iau ». Au milieu du XIXème siècle, les pionniers du tourisme - dont Sarah Félix, sœur de la tragédienne Rachel - élurent pour leurs vacances la plage de Coutainville et établirent sur la dune des cabanes ou des chaumières en bois, puis des villas en pierre ; quelques-unes de ces maisons, en première ligne pour la vue et les assauts de la mer, furent mises à mal lors des tempêtes. Aussi, à l'extrême fin du siècle (1898), une association de propriétaires fit construire sur quelque 1000 mètres, en moellons cimentés, la digue dite de Coutainville-centre. De part et d'autre, la colonisation du front de mer se poursuivit, de pair avec l'essor de la station balnéaire, Après un long répit entrecoupé d'alertes, l'érosion marine reprit avec vigueur. Une protection fut assurée dès 1936 par des gabions de roches de carrière et en 1948/50 par un mur incurvé en béton armé, puis au Passous (où les extractions de sable avaient certainement accéléré le processus d'érosion) en utilisant autour de 1970 la technique du talus en enrochements. Les digues ne sont cependant pas sans effets pervers. On sait qu'elles accroissent à leur pied les turbulences, qu'elles empêchent tout échange sédimentaire entre la dune bordière et la plage qui va s'amaigrissant. Trois kilomètres de digues, une pseudo-plage laminée et compartimentée par les enrochements, tel est le triste aspect du rivage de Coutainville et du Passous, dans ce secteur septentrional. Alors que, vers 1900, d'après la tradition orale, depuis le phare, le gardien peut converser avec les marins qui empruntent la passe de la Rivière, la côte glisse peu à peu vers l'ouest et s'écarte de la Pointe du phare qui est précédée, dans la première moitié du XX siècle, par une avant-pointe puis par une avant-avant-pointe dont l'extrémité se situe en 1942 à 750 mètres du phare Durant les dernières décennies, la pointe subit une ablation importante, s'amincit et se morcelle. Comme les extractions de sable et gravier, transférées ici à partir de 1968 sont mises en cause, les Ponts et Chaussées, craignant pour leur phare , les font rejeter tout au sud à l'extrême pointe et finalement les interdisent en 1974. L’autre pointe, de son côté, recule sensiblement et, de ce fait, le bout de la pointe, plus exposé par vent de sud, est endommagé. En face, la mer grignote toujours le rivage de Montmartin ; pour le protéger et refouler le lit de la Sienne, une digue-épi longue de 500 mètres est établie en 1987 ; il est encore trop tôt pour en apprécier les résultats de part et d'autre de 'estuaire. Le secteur de la Pointe est donc allé s'épaississant vers l'ouest et gagnant vers le sud. Le Bec d'Agon, version actuelle, tient du macareux par sa largeur et du courlis par sa longueur ! S'étendant sur sept kilomètres et demi, le littoral d'Agon-Coutainville présente du nord au sud les trois types d'évolution morphologique : érosion, équilibre, accumulation ; d'où recul, stabilité ou progression du rivage. Sur les deux derniers siècles, son histoire suggère deux remarques d'ordre plus général. D'une part, en l'absence de toute intervention humaine, le trait de côte, qui paraît si changeant, si fragile, n'est de fait qu'« en perpétuelle évolution autour d'une position moyenne » et au total ne se déplace guère ; aussi, à la première attaque de la mer, il faudrait - surtout en terrain d'habitat clairsemé - non pas se précipiter de construire des ouvrages de défense souvent coûteux et nocifs pour le proche environnement, mais laisser la mer réparer ses dégâts et le cordon littoral se cicatriser tout seul. D'autre part, les gains de la Pointe d'Agon sur la mer font à ce jour plus que compenser les pertes dues à l' érosion marine au Passous et à Coutainville ; et plus encore à l'échelle du département de la Manche, il est bien certain que, malgré les prélèvements anthropiques (tangue, sable, gravier), compte tenu du colmatage naturel et artificiel (polders) des havres (Regnéville, Blainville...) et des fonds de baie (Mont-Saint-Michel, Veys), le bilan reste jusqu'à présent largement à l'avantage de la terre.]

Et encore

[L'estuaire de la Sienne, appelé havre de Regnéville ou baie de Sienne, est situé sur la Côte des Havres. C'est un espace naturel important. Soumis aux marées sur une grande étendue, il est régulièrement inondé lors des grandes marées. Il présente les caractéristiques typiques des havres normands, avec un éperon sableux (la pointe d'Agon) derrière lequel se développent la slikke et la schorre. Le domaine maritime commence au niveau du pont de Hyenville. C'est le lieu de pacage des moutons de pré salé, et ce pâturage intensif a pour effet de produire de larges étendues d'herbe rase. On peut observer les saumons qui remontent le courant et de nombreux autres poissons utilisent l'estuaire pour la reproduction. De nombreuses espèces d'oiseaux sauvages fréquentent le lieu (bernaches cravants et huîtriers pies par exemple). En ce qui concerne la sous-espèce à ventre pâle de la bernache cravant Bernicla bernicla hrota (provenant de Groenland, Islande, et Canada), la baie de Sienne a une importance internationale car elle héberge la plupart des hivernants de cette sous-espèce en France. Wikipédia]

 Coutainville   Montmartin

Km    Temps       arrêt     V/d       V/g      dénivelé

29       5h25          1h00    5,3        4,3          364 +

Rejoignons, le front de mer et suivons la digue constitué de grosses pierres protégeant des cubes de béton à étages sans âme. C’est moche. Je me rends compte que la plage en front mer est caillouteuse et plein de coquillages alors que plus haut c’est du sable fin. La mer descend au vu du sable mouillé, au pied de la digue en cailloux, à marée haute il n’y a plus de plage. Il n’y a pas de balisage. Nous arrivons à la Brèque (c’est une brèche  dans la dune pouvant laissant passer les pêcheurs et baigneurs. Ici le mot est mal employé la dune étant arasée et remplacée par des cailloux et du béton.) de la D44. Dépassons les commerces et poursuivons sur le front de mer jusqu'à la jetée du centre de voile, remontons sur la gauche puis prenons la rue des Dunes sur la droite, passons derrière le centre de voile et le parking à bateaux, la rue devient sablonneuse. Nous longeons une haie, le chemin tourne vers la mer et les dunes. A marée basse il est possible de rejoindre la pointe par les plages afin de marcher dans le sable dure. Attention le sable de la plage n’est pas constant par endroit on enfonce tout de même. Je poursuis par les dunes et le GR, nous longeons une haie et marchons entre les claustras, et débouchons chemin de la Morandière que nous prenons sur la gauche, puis la rue du village des Mielles sur la droite, (le GR à été déplacé) de large chemin nous passons à sentier se divisent en plusieurs branches nous, nous dirigeons vers un bois de sapin. Je suppose que la bande arborée n'est la que pour maintenir le sable. laissons deux sentiers sur la droite menant à des brèques, et au troisième sentier prenons à droite nous arrivons sur la dune bordant la mer. Laissons les sentiers et chemins à droite et à gauche, nous trouvons des poteaux de place en place nous indiquant les sentiers à prendre. Nous débouchons sur une route menant à une brèque, prenons à gauche. Je ne vois pas le balisage partir sur la droite dans la lande, je poursuis jusqu'au carrefour, prend à droite et m'aperçois que je ne suis plus sur ma trace. Je quitte le bitume pour rejoindre le sentier dans le sable. C'est un beau sentier le sable maintenu par une faible végétation. Nous traversons un petit bois, le sentier tourne brusquement sur la gauche et nous voilà arrivé à  ‘’Carnac’’ avec un alignement de pierre. C'est le monument de l'enchenteur. [Extrait Patrimoine Normand N°65
Par Georges Bernage
. Au sud de la station renommée de Coutainville et à quelques lieues à l’ouest de Coutances et de sa « cathédrale de fierté », la Pointe d’Agon est un espace sauvage préservé. Les dunes
sont recouvertes de cette herbe dure (l’oyat) qui est appelée ici melgreux, un terme normand qui vient directement du scandinave (on dit encore melgraes en Islande). Tout l’espace naturel de la pointe est demeuré intact, ponctué seulement par quelques éléments rappelant la présence humaine, la route, naturellement, le petit phare situé à la pointe et un étrange monument… De nombreux touristes se posent la question, voyant cet ensemble de pierres dressées de type mégalithique, qu’ils peuvent croire remontant au néolithique, s’il n’y avait quelques inscriptions modernes. En fait, ce monument a été édifié il y a plus de trente ans, il fut inauguré le 9 mai 1976, en mémoire de Fernand Lechanteur. Louis Beuve, écrivain et poète normand du Cotentin, décédé en 1949, avait rêvé d’un monument funéraire à l’image de ceux que les Scandinaves de la période viking avaient édifié, principalement au Danemark et dans le sud de la Suède : des alignements de pierres en forme de navire, les plus riches sépultures princières étaient des bateaux enfouis. Ces derniers étant particulièrement précieux, les alignements de pierre en étaient des substituts. De nombreux touristes se posent la question, voyant cet ensemble de pierres dressées de type mégalithique, qu’ils peuvent croire remontant au néolithique, s’il n’y avait quelques inscriptions modernes. En fait, ce monument a été édifié il y a plus de trente ans, il fut inauguré le 9 mai 1976, en mémoire de Fernand Lechanteur. Louis Beuve, écrivain et poète normand du Cotentin, décédé en 1949, avait rêvé d’un monument funéraire à l’image de ceux que les Scandinaves de la période viking avaient édifié, principalement au Danemark et dans le sud de la Suède : des alignements de pierres en forme de navire, les plus riches sépultures princières étaient des bateaux enfouis. Ces derniers étant particulièrement précieux, les alignements de pierre en étaient des substituts. https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://www.patrimoine-normand.com/index-fiche-30387.html&ved=2ahUKEwjc77vSlYDzAhUFrxoKHcFTB-AQFnoECAYQAQ&usg=AOvVaw0w5g96v3Fteb2VNxGuBrCx] Poursuivons par un sentier le long de la route jusqu'au phare [Le Phare de la pointe d'Agon est un feu de signalisation maritime de la Manche. Construit en moellons et pierre de taille du pays, couvert de zinc pour résister au vent, il assure depuis 1856 le repérage pour les marins. Le phare est lié à l’histoire du port de Regnéville qui vit jadis le trafic annuel de plus de trois cents navires tant français, anglais que norvégiens.
L’établissement d’un phare à cet endroit fut décidé en 1848, les marins risquant de ne pas repérer le port durant les nuits sans lune. La communication étant difficile par mer et par terre, il fut nécessaire d’y adjoindre une habitation pour loger un gardien.
Il fut tout d'abord un fort construit en 1747 dans le but de défendre l'entrée des havres de Regnéville-sur-Mer et de Coutainville. Ce fort, figurant sur la carte de Cassini, est démoli à partir de 1776 par les marées. Le phare d'Agon, inauguré en 1856, se dresse
à l'emplacement de l'ancien fort. Son feu est à 2 occlusions toutes les 5 secondes (un éclair long suivi d'un éclair court) et blanc avec un secteur rouge vers l'ouest. Selon un témoignage du début du 20e siècle, la pointe d'Agon s'étant considérablement étendue depuis vers le sud au fil des ans, les navires qui entraient ou sortaient du havre de Regnéville passaient, avant la guerre de 1914-1918, à moins de cent mètres du phare. Maintenant, la passe est à un bon kilomètre plus au sud. Le phare ne se visite pas. Manchetourisme.com ]. Derrière le phare une table d'orientation avec, une rose des vents nous indiquent, Montmartin à 4 km direction sud. Alors pourquoi ne pas poursuivre par la dune et le sable de la plage ? Simplement parce que de l'autre côté il y a la Sienne à traverser. Durant les cinq heures de trajet je me suis posé la question peut on malgré tout traverser ? Depuis j'ai chercher ma réponse. Nous sommes a marée descendantes je m'approche de cette pointe, ce sable me fascine, je ne vois pas la Sienne, et si je traversais ? Que ferais-je une fois de l'autre côté ? Une journée à attendre. Je fini de rêvasser et me dirige par un sentier sur la gauche. Je loupe le GR qui remonte un peu la route avant de traverser la lande sur la droite. Je suis beaucoup trop bas, le sentier que j'emprunte  me fait gravir une dune puis des claustras le dirigent vers le Havre. Impossible de suivre ce sentier a marée haute. Je reviens sur mes pas aperçois sur la lande au dessus d'une bosse des poteaux de bois, je me doute qu'ils indiquent l'itinéraire. Je veux couper pour rejoindre l'un des poteaux, mais je n'avais pas bien regarder mon itinéraire et me voilà  dans les tangues sèches, je marche sur les herbes caractéristiques du sable recouvert d'eau salée. A marée haute il y a peut être de l'eau, à cette endroit. Je grimpe sur la dune trouve le GR, m'aperçois qu'il fallait remonter la route pour ensuite suivre un sentier le long d'une prairie sur la lande. Le sentier longe les clôtures, se dirige vers le havre, ou nous trouvons un chemin carrossable. Nous apercevons quelques ruines,  reste d'habitation. A notre gauche une bergerie. Sortons des près salés. Nous arrivons à la barrière, poursuivons la route carrossable longeant le havre, nous sommes sur une espèce de digue, a marée haute cela doit être impressionnant de voir toutes cette eau envahir les prairies. Après réflexion je me dis que s'il y a des moutons, il n'y a pas d'eau toute les six heures. Nous longeons sur cette espèce  de digue d'un côté  le marais de Tourville avec ses moutons, et  de l’autre coté après les champs, des villages sur la hauteur, que j'identifierais plus tard comme étant ceux de la Rue d'Agon et du Pont. Notre chemin remonte le petit Havre de la Siame, traversons la rivière, notre chemin devient carrossable, nous coupons la D72E3, je dirais que c'est un chemin bitumé  qui fini sa course en bordure du marais poursuivons la route tout droit et débouchons sur la D 68 que nous prenons à droite. La départementale est aussi large qu' un chemin, je me demande comment deux voitures peuvent se croiser, ou pire une voiture et un tracteur. En bout de la route nous retrouvons le marais et les prés salés, prenons sur la gauche un chemin herbeux entre des clôtures. Je vois des moutons et me demande comment ils ne s’enlisent pas dans les Tangues. (plus tard on me dira que cela arrive. J'ai trouve quelques km plus loin un mouton en bordure du GR, il avait réussi à traverser la Sienne. Certainement épuisé  il en était mort.) Nous arrivons en bordure de la D 650 mais nous restons côté marais et sommes séparé du bitume par une haie d'arbres et un talus. Dépassons des tables de pique nique, que nous trouvons sur la gauche, poursuivons notre chemin qui est parfois encombré  d'herbes et de ronces. Nous approchons de Heugueville sur Sienne, notre chemin se rapproche de la départementale. L'église se trouve en dehors du village et son clocher m'interpelle, je saute les fossés, traverse la route et le parking et entre dans l'église par le petit cimetière [L'église Saint Pierre de Heugueville sur Sienne fut donnée à l'abbaye de Lessay vers 1080.
Suite à la guerre de Cent ans, cette église normande située à l'estuaire de la Sienne, subit des dommages qui vont nécessiter que l’on répare
la tour et le porche.
L’église est composée d’une nef de cinq travées, un faux transept surmonté d’un clocher en bâtière et un chœur à chevet plat de 3 travées.

A propos de ce bâtiment

L'église Saint Pierre de Heugueville sur Sienne fut donnée à l'abbaye de Lessay vers 1080, par Renaud d'Orval. Puis en 1236, l'abbé de Lessay cède la paroisse d'Heugueville, ainsi que d'autres paroisses, à l'évêque Hugues de Morville en échange du titre de chanoine-honoraire. Il faut dire que, dès le XIIe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, le marais d'Heugueville était célèbre pour sa tangue que les agriculteurs transportaient chaque jour par milliers de charrettes, pour améliorer les terres environnantes. Cette activité générait la présence de nombreux commerces, en particuliers des débits de boisson, des relais de chevaux... Suite à la guerre de Cent ans (XIVe-XVe siècles) , cette église typiquement normande située à l'estuaire de la Sienne, subit des dommages qui vont nécessiter que la partie supérieure de la tour et le porche de l'église soient remaniés. L’église est composée d’une nef de cinq travées voûtées d'ogives, la dernière travée formant, avec une chapelle au nord et une au sud, un faux transept. Celui-ci est surmonté d’un clocher en bâtière (2 pentes de toit inclinées) abritant deux cloches de 1731. La nef est prolongée par un chœur à chevet plat de 3 travées présentant une voûte en berceau couverte de lambris plâtrés. Une sacristie, de plan allongé, est accolée au sud de la dernière travée du chœur. Les murs sont en pierre de taille et les couvertures en ardoise. De nombreux travaux de réparation furent effectués au XVIIIe siècle et au XIXe, le mobilier, détruit en partie pendant la Révolution, est remplacé ou remis en état. C’est à cette époque également que le maître-autel et le retable avec la toile de l'Assomption provenant du couvent des Capucins de Coutances sont installés dans l'église. On admirera aussi un groupe sculpté avec saint Gordon (XIXe s.)

Le maître-autel, ses gradins, le tabernacle à exposition, le retable à quatre pilastres et le tableau de l'Assomption datent du 18e siècle. L'ensemble provenant de l'église des Capucins de Coutances est classé monument historique au titre d'objet en 1982. Le 17 novembre 2018, Mgr Laurent Le Boulc'h, évêque de Coutances et Avranches, bénit les travaux de la rénovation complète de l'église. Le montant des travaux est estimé à 450 000 €. Le chantier a duré trois ans. religiana.com] Je retraverse la départementale et poursuis le balisage par le chemin le long du bitume, qui devient un cour moment carrossable pour desservir quelques maisons. Dans la courbe de la rivière, notre itinéraire se rapproche de la rivière, les tangues et les moutons sont sur l'autre rive. Maintenant nous sommes s'éparés du bitume  par des champs. Ensuite cela se complique un peu, nous passons un échalier dans un bouquet d'arbre et après je perds la trace du GR. Il doit suivre sur la gauche la haie en bordure des champs, la trace est mauvaise, et se voit mal. Les moutons on fait une belle draille, beaucoup plus belle et mieux marqué au sol que le GR, je ne me pose même pas la question, je m'engage dans le marais, la terre est sèche l'herbe est rase et les crevasses servent d'ombre aux moutons, pour moi c'est le chemin, n'oubliez pas que nous sommes maintenant à marée basse et que je me dirige vers le Pont de la Roque que je voit au bout du marais. Pour l'instant rien ne m'inquiète, le sol est dur, les mouton paisible, pas de chien… pas de grosses crevasses. Je commence à m’inquiéter, les herbes deviennent plus hautes, les crevasses plus profondes et j'aboutis en bordure de la Sienne impossible de poursuivre cela me semble bien trop dangereux et puis j'ai peur de m'enfoncer dans la tangue. Je fais demi tour, aperçois sur les hauteurs, dans l’irrégularité de la haie, une route. Je me dirige de ce côté. Pas facile l'herbe devient haute je ne vois plus mes pieds et surtout je ne vois pas ou je les mets et c'est dangereux. Le terrain devient un peut mou, je reviens en arrière, je passe un profond fossé, j'espère que je vais m'en sortir sans être obligé de revenir totalement en arrière. Encore quelques détours avant de trouver un passage. Je grimpe le talus, franchi la clôture de barbelés et prend la route sur la droite. Je retrouve mon GR. Nous arrivons aux premières maisons  du village du Pont de la Roque par la rue du même nom, et débouchons sur la D20. Passons le pont au dessus d'un bras de la Sienne (heureusement que je n'ai pas poursuivi dans mon erreur. Avec les maisons et les herbes je ne serais jamais passé.) Prenons l'ancienne route devenu parking et arrivons au pont détruit lors de la guerre de 1940 [Les arches brisées, à moitié recouvert par la végétation et les pieds dans la vase, le pont de la Roque n'attire plus, aujourd'hui, que les touristes et photographes amateurs. Détruit par les Américains, lors de l'Opération Cobra, pendant la Seconde Guerre mondiale, il n'a jamais été reconstruit. Aujourd'hui, seuls les drapeaux des Alliés flottant au vent et une plaque commémorative sont là pour rappeler la bataille acharnée qui s'est déroulée sur ce pont, en avril 1944.

Un enjeu commercial.

À ses heures glorieuses, le pont de la Roque, construit au confluent de la Soulles et de la Sienne, est un enjeu stratégique, pour la circulation des hommes et des marchandises. « C'est un gué et un lieu de passage depuis très longtemps, raconte Véronique Goulle, archiviste à la mairie de Coutances. Nous avons des traces, dès l'Antiquité, d'une implantation romaine. »

Si l'on ignore à quelle date le pont en pierre a été bâti, il devient, sous l'Ancien Régime, le seul point de passage entre les communes côtières et la ville de Coutances. Les commerçants y transportent leurs marchandises et les paysans viennent en charrette y chercher la tangue. « C'est un engrais marin à base de vase et de sable qui leur était indispensable pour leurs terres. » Des auberges à tanguières s'installent aux abords du pont pour que les paysans puissent se reposer et se restaurer. La circulation très importante oblige la ville de Coutances à créer, en 1810, une voie de contournement, l'actuel boulevard Alsace-Lorraine, qui permet de rejoindre le pont sans entrer dans la ville.

Un pont reconstruit plusieurs fois ; Entre l'assaut des marées et la forte fréquentation, le pont en pierres de Chausey se dégrade très vite. « Dans les archives, on retrouve beaucoup de doléances à ce propos. Partout, les habitants demandaient que le pont soit réparé », confie l'archiviste. Il est finalement reconstruit, en 1852, avec des blocs de pierres issues de la carrière de Montmartin-sur-Mer, mais l'architecte le fait trop étroit. Des trottoirs sont d'abord ajoutés pour les piétons, dès l'arrivée des premières voitures au XXe siècle. En 1945, les Américains installent dessus un pont Bailey provisoire, mais le pont de La Roque devient inutile. Les agriculteurs se mettent à utiliser, peu à peu, des engrais chimiques qui remplacent la tangue. De leur côté, les automobilistes réclament la construction d'une route plus adaptée à la circulation des voitures. La route départementale, construite en 1970, scelle définitivement le sort du pont de la Roque. Ce monument qui a marqué le paysage local pendant plus de quatre siècles fait, aujourd'hui, le bonheur des kayakistes longeant la Sienne. Ouest France. La commune du Pont de la Roque fait l’objet d’un premier bombardement allié le 23 avril 1944. Les bombardiers visent le pont en pierre construit sur le fleuve côtier de la Sienne. Près de 20 raids aériens sont lancés pour détruire ce pont et il faut attendre la mi-juin pour que trois des onze arches soient détruites par les bombes. Le 24 juillet 1944, les Américains déclenchent l’opération Cobra visant à percer la ligne de front au sud du Cotentin : 1 600 bombardiers de la 8th U.S. Air Force sont engagés et le lancement de l’offensive terrestre débute le lendemain. Sur le flanc droit de la base de départ de l’opération, les unités américaines reçoivent comme consigne de fixer l’adversaire pour l’empêcher de contenir la percée. A compter du 28 juillet, la 4th Armored Division commandée par le Major General John Shirley Wood est engagée en premier échelon en direction de Coutances. Le Combat Command A (CCA) aux ordres du Brigadier General B. C. Clarke progresse rapidement sur le flanc droit de la division blindée, ne rencontrant pas de résistance particulière de la part des Allemands qui sont occupés à se replier. A trois kilomètres au nord-ouest de Coutances, le CCA stoppe sa progression pour la nuit. Au matin du 29 juillet, les blindés reprennent la route en direction de la commune du Pont de la Roque. Lorsque les éléments du CCA approchent les abords de la Sienne, ils sont pris à partie par des tirs d’armes légères : les Allemands se sont repliés au sud du fleuve côtier et veulent empêcher son franchissement. En fin de journée, les Américains lancent une offensive et malgré des pertes, ils parviennent à établir une solide tête de pont sur l’autre rive et couvrent le travail des sapeurs qui débutent l’installation d’un pont temporaire de type Bailey, mis en place par à proximité des vestiges du pont en pierre. Une fois terminé, celui-ci permet aux véhicules des forces américaines de poursuivre leur progression en direction du sud-ouest du Cotentin. Le pont Bailey est remplacé en 1967 par un ouvrage moderne. day.overlord.com]. Passons le pont moderne, derrière nous trouvons un parking et des tables. D'après la carte,  le GR doit prendre sur la droite et suivre la Sienne. Des pancartes « provisoires » Nous indiquent un changement d'itinéraire. Je sorts mes cartes, les péripéties dans le marais m'ont épuisé. Je vois que par la route je peux rejoindre mon point de chute d'un soir. Je vais tout de même faire un tour vers l'ancien itinéraire, mais il n'y a plus trace de sentier. Nous longeons la D 20 par la piste cyclable, et montons ainsi jusqu'au carrefour ou nous avons la bifurcation du GR. Je pose le sac, j'ai une grosse décision à prendre. En continuant la D 20 mon gîte est à 7 km. En prenant la D 49 je pourrais rejoindre le GR à 3 km s'il existe toujours… Mais une route me permet de rejoindre mon gîte, ou de suivre le nouveau tracé empruntent la D 156 et me faisant revenir un peu en arrière. Il est à peine treize heures, si je prends le bitume je vais arriver bien trop tôt. Je suis fatigué, mais décide de suivre le nouvel itinéraire, j'ai le temps et pourrais faire de plus nombreuses poses. Le GR prend sur la droite la D 156 en direction d'Urville. Laissons une route sur la gauche, la route redescend, nous arrivons à une fourche, nous sommes à l'entrée du village de l'herouderie, laissons la route de gauche et poursuivons par la droite avec la route d'Urville.  Poursuivons notre descente, la route est bordée de haies avec des maisons. Nous trouvons un chemin sur la droite se dirigeant vers la Sienne, dans le bout une porte que nous devons franchir pour entrer dans le marais. Normalement j'aurais dut venir de la droite. J'ai bien fait de ne pas avoir insisté au Pont de la Roque même de ce côté on ne voit plus l'ancien passage. Le chemin dans le marais ne m'enchante pas, j'ai eu une mauvaise expérience de l'autre côté. Cette fois ci je sorts le GPS et ne m'éloigne pas des clôtures. Je vois de temps en temps du balisage. Je fais une grosse pose déjeuner. Le sentier se divise en plusieurs bras, puis s'élargit , j'ai même l'impression qu'un tracteur emprunte régulièrement le chemin. Je ne suis pas à l'aveuglette la piste me semblant la meilleur, je reste prudent, surveille les quelques marques sur les arbres d'un œil et l'autre reste rivé sur le GPS. Je ne quitte pas le chemin le plus prêt des clôtures, parfois des herbes et le taillis m'en éloigne un peu. Nous laissons sur la gauche, des accès à  des routes bitumées, la première menant à  Urville, nous sortons à la seconde menant a Incleville. Passons la barrière remontons le chemin, nous arrivons à un carrefour, prenons à droite le chemin carrossable. Nous sommes dans les champs. Laissons deux accès au marais sur la droite, notre chemin tourne sur la gauche, passe un lavoir et débouche sur une route bitumée (D 249) que nous suivons à droite, nous arrivons dans un hameau. Attention le balisage nous dit de tourner à droite, juste derrière nous avons un petit chemin c'est l'entrée d'une propriété. Pour le randonneur c'est la route sans issu située à une cinquantaine de mètres. Prenons la route sans issue sur la droite, nous retrouvons les bords de la Sienne, suivons sa courbe, nous apercevons les premiers bateaux échoués sur la Tangue et les premières maisons de Reignéville. Sortons de la prairie par la petite porte, traversons le petit parking et prenons sur la droite la D 156. Nous entrons dans Reignéville. Au carrefour nous prenons à droite la D 49, en direction de l'église, du château, du four à  chaux. Je reste sur le bitume le GR refait un petit tour dans le marais, je suis fatigué, j'ai ma dose de Tangue pour aujourd'hui. Je poursuis la départementale, passe devant le château et le lavoir [Avec ses cinq à huit kilomètres de profondeur selon les marées, le havre de Regnéville est le plus vaste des havres du cotentin : c’est un site naturel remarquable reconnu à l’échelle européenne, classé Natura 2000, et bénéficiant de larges mesures de protection pour la qualité de sa faune et de sa flore.
Ses 1800 hectares de superficie constituent un espace sensible abritant une flore et une faune riche nichant sur les bancs de sable et profitant des vasières et des prés salés pour se nourrir ou se reproduire.
Le havre de Regnéville est une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (Z.N.I.E.F.F. de type I et II) reconnue au
niveau communautaire pour son intérêt biologique remarquable, et comme ensemble naturel représentant un écosystème riche peu modifié par l’homme.
A ce titre, il bénéficie de nombreuses mesures de protection à l’échelle départementale, nationale voire européenne :
- site inscrit depuis 1973 pour son intérêt général, comme toute la baie de Sienne et ses abords, afin de protéger son patrimoine naturel et paysager ;
- site classé depuis 1989, il est inscrit dans le réseau Natura 2000 au
titre des directives « Oiseaux » et « Habitat » : reconnu comme S.I.C. (Site d’Importance Communautaire) pour la qualité de son écosystème reconnu comme exceptionnel au niveau européen, c’est une zone de protection spéciale (Z.P.S.) pour la protection d’espèces rares d’oiseaux migrateurs. Site de la mairie.

Très tôt, le havre constitue un abri sur une côte inhospitalière : le passage de la Déroute.
Aux 9ème-10ème siècles, il sert de refuge aux drakkars.
C’est à cette époque que les Normands construisent un « dick » (une digue) à Agon et sans doute aussi à Regnéville pour protéger leurs bateaux. Il faut se représenter le havre sans la pointe d’Agon, donc largement ouvert sur la mer, avec un abri du côté d’Urville, du Hâble et du Vaudredoux.

Au Moyen-âge, la création des foires de Montmartin et d’Agon (années 1200) entraîne une activité florissante : le port de Regnéville reçoit principalement des étoffes et des vins. L’édification du château royal au 13ème siècle permet au roi de récupérer l’argent des taxes. Les marins se plaignent des divagations de la Sienne et des bancs de sable qui sont dangereux pour la navigation, ce qui oblige les équipages à alléger les navires avant le port. Pendant la guerre de cent ans, le château change plusieurs fois d’occupant. Sous Charles VIII, à la fin du 15ème siècle il est donné en fief. Au début du 17ème siècle, il ne constitue plus une menace. Pourtant, en 1637, les Anglais sont toujours menaçants et les Huguenots présents (dont le possesseur du château). Par ailleurs, la sédition des nu-pieds et la Fronde sont imminentes. Richelieu fait donc démanteler le château, puis pour l’exemple exploser le donjon. Il est de ces symboles qu’il faut abattre...
C’est en 1795 que les trois communes -Regnéville, Grimouville et Urville- sont réunies.
Dès le 17ème siècle, de nombreux bateaux arment pour la pêche à la morue. Deux siècles plus tard (1840 environ) apparaissent les digues, phare et mouillages qui facilitent le cabotage : essentiellement transport de la pierre à chaux et importation de charbon. La magnifique batterie des fours à chaux du Rey, construite vers 1850, a en effet besoin du port pour pouvoir fonctionner.

Puis les fours à chaux s’éteignent et le port d’échouage s’ensable car laissé à lui-même. 

Il est propriété du Conseil général qui l’a restauré à la fin du siècle dernier.
Il abrite tous les ans plusieurs expositions et est depuis 2009 le lieu d’un marché d’été.
On en fait le tour en accès libre ; des panneaux informent le promeneur sur son histoire.
Les restes du donjon semblent un défi à la pesanteur...
A noter que les maisons anciennes à l’entour ont été construites avec des pierres du château. A
proximité immédiate, le quartier dit « la Cour à Tôt » et une cheminée monumentale en bordure de départementale sont également remarquables.] Nous arrivons à une fourche prenons sur la droite la D 49 en direction de Montmorin 3km, nous arrivons au port [Très tôt en activité, il participe à la vie économique florissante de la contrée. Pêche côtière, hauturière (armement pour Terre-Neuve), école de navigation, échanges commerciaux grâce à la foire de Montmartin, protection assurée par le château : il semble avoir tous les atouts.
En 1871, le mouvement commercial du port se traduit encore par l’entrée de 960 bateaux représentant 21000 tonnes de marchandises,
essentiellement le transport de pierres à chaux et de chaux éteinte vers la Bretagne et l’importation de charbon pour les fours à chaux.
Mais son activité chutera brusquement à la fin du 19ème siècle, par suite de l’augmentation du tonnage des navires incompatible avec les faibles hauteurs d’eau : l’apparition de la marine en fer et à vapeur lui sera fatale.
Au début du 20ème siècle, il subira plusieurs tempêtes.
Actuellement, son activité est uniquement tournée vers la plaisance (90 mouillages).

A la suite de la bataille navale de la Hougue (1692), Pontchartrain, secrétaire d’Etat à la marine fait inspecter les côtes du Cotentin. Voilà ce que dit Phelypeaux de Regnéville en 1694.

« [Reniéville] est un port où il ne peut point entrer de bâtiments qui tirent plus de 12 pieds d’eau. Encore n’est-ce que pendant les grandes marines, et ils eschouent deux heures après la pleine mer. Aussy il ne navigue ordinairement dans ce port que des barques depuis 30 jusqu’à 50 tonneaux, et qui tirent depuis six jusqu’à huit pieds et demy d’eau, si bien qu’elles peuvent avoir cinq ou six jours de la vive eau a chaque lune pour entrer et pour sortir ; car pendant la morte eau, le port est toujours a sec. Les habitans de ce port ne laissoient pas d’avoir autrefois en temps de paix jusqu'à 40 ou 50 barques, avec lesquelles ils alloient jusqu'à Lisbonne, en Terre Neuve ou au Chapeau Rouge, d’où ils faisoient leur retour a Granville ; mais il n’y a plus aucun bâtiment dans ce port, tant a cause de la guerre que parce que le commerce de St Malo a tout absorbé et les maîtres de ce port qui avoient autrefois des bâtiments sont a présent maîtres pilotes ou décoleurs, c’est-à-dire pilotes des passes de St Malo, dont une des passes s’appelle du Décolé. Il n’y a pas mesme lieu d’esperer que jamais ce lieu se remette, car la misère y est extrême et il n’y a personne en état de soutenir les autres. » (Mélanges, Société de l’histoire de Normandie, 1927).

NB : 1 pied = 324mm ; 1 tonneau = 2,83 m3 (mesure utilisée pour jauger les bateaux).

Regneville-sur-mer.fr]. A la seconde fourche laissons la branche de gauche, prenons à droite la D 156 en direction de Hauteville sur mer nous sommes sur le GR, la route monte un peut, laissons un chemin sur la droite me permettant de rejoindre mon gîte  plus rapidement mais le chemin termine sa course dans le marais. Poursuivons notre départementale jusqu'au carrefour avec un large triangle herbeux et arboré, des tables de pique nique sont installées, mais je ne me vois pas manger au milieu d'un carrefour. Le GR prend sur la droite, la rue du marais, nous passons un pont et entrons par la route dans le marais, on se dirige vers la mer et les dunes. A l'intersection je quitte le GR pour rejoindre mon gîte d'un soir. Gîte à la ferme très  atypique. Pour rejoindre ma chambre, il faut entrer dans la bergerie, une porte et un couloir nous amène à une échelle de meunier (escalier peut large et très raide) au premier étage une grande pièce avec tout le confort et de grandes baies vitrées donnant sur la bergerie…

 
 
 
 
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