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Juillet 2021
KM Temps Arrêt V/d V/g Dénivelé
12 2h30 0h20 4,7 4,2 195
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L'église Saint-Paul, premier édifice du Marais depuis l'antique chapelle de 632, devient une paroisse du
diocèse de Paris en 1125. Reconstruite en 1431, elle est détruite à la suite de
la Révolution en 1797. Grâce au concordat de 1802, la communauté
chrétienne s'installe dans la chapelle Saint-Louis-des-Jésuites construite
au xviie siècle. Le conseil de fabrique de la paroisse
du 15 janvier 1803 demande au cardinal de Belloy-Morangle d'accoler
le nom de Saint-Paul à celui de Saint-Louis pour désigner désormais la paroisse
et l'église. Ces deux réalités sont désormais indissociables pour comprendre
l'histoire et l'architecture de la paroisse Saint-Paul Saint-Louis. Le premier
édifice cultuel dédié à saint Paul l'Ermite (qui avait été
inhumé par saint Antoine
au désert
d'Égypte) fut la « chapelle Saint-Paul-des-Champs » édifiée
vers 632-642 au niveau de l'actuel no 30-32, à l'angle de la rue Saint-Paul et de la rue Neuve-Saint-Pierre. C'était une
chapelle cimétériale élevée — selon la coutume de ne pas
inhumer dans les villes — au milieu de champs cultivés à
l'est de Paris, en bordure du cimetière du monastère Saint-Éloi. Ce monastère, fondé pour des moniales par saint Éloi et Dagobert Ier,
était quant à lui implanté au cœur de l'île du Palais (actuelle île de la Cité). Son emplacement
correspondrait de nos jours au parvis actuel du palais de Justice. De là, on se rendait en barque au cimetière de la communauté
ce qui était bien pratique lors des obsèques monastiques.
Le vocable Saint-Paul passa au cimetière et à
l'église qui remplaça la chapelle et devint siège d'une paroisse en 1125. Celle-ci donna son nom au quartier Saint-Paul. L'église fut
démantelée à la Révolution. La paroisse, supprimée fut rétablie au début du
XIXe siècle dans l'ancienne église Saint-Louis des Jésuites (située dans le
voisinage de l'ancienne église Saint-Paul), qui prit alors le double vocable
Saint-Paul-Saint-Louis.
Un important cimetière était installé derrière l'église Saint Paul où furent enterrés entre autres Rabelais, Jean Nicot, Mansart.
Antoine Lavoisier fut second
marguillier d'honneur et bienfaiteur de la paroisse Saint Paul lorsqu'il fut
régisseur des poudres à l'Arsenal jusqu'à la Révolution au cours de laquelle il
fut guillotiné. L'église s'élève en grande partie sur le terrain de l'ancien
hôtel Rochepot ou de Damville qui avait appartenu à Madeleine de Savoie, veuve d'Anne de Montmorency. Cette demeure, qui s'étendait de la rue Saint-Paul avec un accès
à l'emplacement de l'actuel passage Saint-Paul jusqu'à la rue
Saint-Antoine, comprenait plusieurs bâtiments, cours et jardins. Cet hôtel fut
donné en 1580 par le cardinal Charles
de Bourbon aux Jésuites qui y firent construire une
chapelle Saint-Louis .
Après leur retour en France - ils avaient été expulsés en 1595 -, les Jésuites récupèrent la chapelle qui apparaît trop petite. Pour la remplacer par un édifice plus vaste, le roi Louis XIII donne aux Jésuites en 1613 un terrain libéré par la démolition de l'enceinte de Philippe-Auguste et les Jésuites achètent également en 1629 l'hôtel de la Barre à l'emplacement du 14, rue Charlemagne et des propriétés voisines.
La première pierre de l'église est posée par le Cardinal de Richelieu en 1627 pour la Maison Professe que les Jésuites occupent à proximité. Son premier nom est d'ailleurs « église Saint-Louis de la maison professe des Jésuites » ou « Saint-Louis des Jésuites ». La première messe est célébrée par le cardinal de Richelieu le 9 mai 1641, jour de l'Ascension.
Mgr Ignace Cotolendi y est ordonné évêque le 7 novembre 1660, au titre des Missions étrangères de Paris. Le prédicateur jésuite Louis Bourdaloue, enterré dans
la crypte, y prêche de nombreuses homélies, lors du Carême et de l'Avent, entre 1669 et 1693, et prononce l'Oraison funèbre du Grand Condé en 1687. Madame de Sévigné assiste à tous
ses sermons. Bossuet y prononce des oraisons et Esprit Fléchier y prêche
également. Entre 1688 et 1698, Marc-Antoine Charpentier est maître de musique dans cette église ; lui
succéderont Henry Desmarest, André Campra, Louis Marchand et Michel-Richard de Lalande.
Lorsque les jésuites sont expulsés de France, en 1762, l'église est confiée aux chanoines du couvent Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers.
Lors de la Révolution le culte de la Raison y est instauré et Robespierre y prêche contre l'athéisme Hébertiste.
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La façade, objet d'importants travaux de
restauration d'août 2011 à octobre 2012, est également composée comme
une façade italienne, mais sa verticalité rappelle le gothique, et son
caractère très orné, l'architecture des Pays-Bas. La principale source d'inspiration aurait pu être
la façade de l’église
Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris, réalisée en 1618 par Salomon de Brosse : on retrouve
la même organisation en trois travées sur deux niveaux pour les travées
latérales et sur trois pour la travée centrale, mise en valeur par un ressaut
et des colonnes accouplées. Les ordres employés sont le corinthien (sur les deux
niveaux inférieurs) et le composite.
En juillet 2014, un important échafaudage a été mis en place afin de restaurer les verrières du lanternon au-dessus de la coupole ainsi que la croix sommitale, laquelle culmine à 56 mètres. Depuis 2017, les vitraux baroques sont restaurés les uns après les autres grâce à du mécénat privé via la Fondation pour l'avenir du patrimoine à Paris, fondation hébergée par la Fondation Notre-Dame : les vitraux de la chapelle de la Vierge et du Calvaire en 2018, les vitraux du transept est en 2019 et du transept ouest en 2020.
En 2020, l'entrée
est, du côté du passage Saint-Paul, a été restaurée par la Ville de Paris. La
grille en fer forgée fleurdelisée et dorée a été redécouverte et restaurée à
cette occasion. La rénovation de l'entrée ouest est en projet. En 2020 - 2021,
les baies basses 12,13,14,15 et 16 (entrée ouest, sainte Marie-Madeleine, saint
Jérôme, saint Louis et saint Paul) ont été restaurées par le mécénat et en 2022
les deux dernières baies basses 17 et 18 (saint Joseph et saint Jean-Baptiste)
le seront aussi. Le grand orgue de tribune: Buffet de 1867
(classé Monument historique). Orgue Martin (1871) restauré par Danion-Gonzalez
(1972) puis par Bernard Dargassies en deux tranches (1999 et 2005) : 3
claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes ; transmissions
électriques ; 40 jeux (33 réels). L'orgue de chœur : Orgue
Krischer (xixe siècle) :
2 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes ; transmissions
mécaniques ; 13 jeux. Autres éléments remarquablesModifier
- Un tableau d'Eugène Delacroix : Le Christ en agonie au jardin des oliviers (plein romantisme).
- La mort de Saint Louis de Jacques de Létin
- Une Vierge douloureuse (1586) de Germain Pilon, initialement destinée à la rotonde des Valois de la basilique Saint-Denis.
- À droite, une plaque à la mémoire de cinq prêtres de la paroisse Saint-Paul assassinés lors des massacres de Septembre (2 au 5 septembre 1792) pour avoir refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé, et béatifiés par pape Pie XI en 1926.
- Une
curieuse inscription presque effacée « République fancaise ou la mort »
sur le deuxième pilier du côté droit de la nef datant de la Commune de Paris et
de l'incendie du dôme de Saint Paul. Malgré les actions de nettoyage
successives, le graffiti a traversé les siècles.
Angle rue Sévigné & Rivoli - Coquilles de deux bénitiers offertes par Victor Hugo à l'occasion du mariage de sa fille Léopoldine en 1843.
- Le marbre blanc du maître-autel, déplacé et refait sous Louis-Philippe, provient des fragments du tombeau de l'Empereur aux Invalides.
- Bas-relief en bronze doré : «Les Pèlerins d'Emmaüs» par François Anguier (1604-1669) sur l'autel principal face au peuple.
- La sacristie monumentale contenant un tableau de la crucifixion du Christ autrefois dans la chapelle de la prison de la Bastille ainsi que trois peintures au-dessus du chasublier principal attribuées à Philippe de Champaigne.
- La crypte contient
les sépultures des jésuites des xviie et xviiie siècles, dont François d'Aix de la
Chaize, ainsi que celles de laïcs, dont Catherine-Henriette de Bourbon,
duchesse d'Elboeuf, duchesse légitimée de France, Louis-Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux et
son épouse, le coeur du Cardinal Jacques Davy du Perron. Une chapelle
des catéchismes construite
en 1840 et récemment
rénovée le long du passage reliant le Passage
Saint-Paul à
la rue
Charlemagne.
Wikipedia]
. Poursuivons la rue Saint Antoine, jusqu'à la rue Saint Paul que nous prenons à droite. A l'angle de la rue neuve Saint Pierre nous avons un morceau de mur de ce qui reste de l'ancienne église Saint Paul [L’église Saint-Paul-des-Champs dépend à l’origine du prieuré Saint-Eloi situé sur l’île de la Cité. Elle est érigée en paroisse vers 1125. Cette paroisse est pendant longtemps celle des rois séjournant à l’hôtel Saint-Pol ou à l’hôtel des Tournelles. L’église est reconstruite à partir de 1430. A l’arrière, le cimetière Saint-Paul est entièrement fermé et forme un cloître entouré de galeries servant de charniers et bordées de chapelle. Les chapelles sont garnies de vitraux relatant la vie du Christ. C’est alors le plus vaste cimetière parisien avec celui des Saints-
Innocents. Vendue comme bien national pendant la Révolution, l’église est finalement démolie en 1797. Son horloge, conservée, est placée en 1807 sur la façade de l’église Saint-Louis. Le cimetière disparaît à son tour. Il occupait la parcelle au sud de l’actuelle rue Neuve-Saint-Pierre. Au n°32 rue Saint-Paul subsiste une partie de l’escalier hors œuvre qui s’appuyait sur la tour de l’église Saint-Paul. La porte de l’escalier est aujourd’hui obstruée par une boutique. Source : Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010. Paris-promenade.com]. Au 31 de la rue nous pouvons passer sous la voute en prenant la petite rue Eginhard dans le fond nous y trouvons une fontaine [La rue Éginhard est une petite rue en coude. Elle a
conservé sa physionomie des xviie et xviiie siècles. Elle porte le nom d’Éginhard (770-840), historien de Charlemagne. Mesurant trois mètres de large, pavée, avec une borne-fontaine, un caniveau central, un bâti ancien et des bornes en pierre pour protéger les usagers contre les dangers de la route. Le titre le plus ancien qui constate l'existence de cette rue est un censier de Saint-Éloi, de 1367, qui l'indique sous le nom de « ruelle Saint-Paul », mais il semble qu’elle ait été construite bien avant cette époque. Le terrain autour de la rue appartenait aux religieuses Sainte-Anastase qui le lotirent au début du xviie siècle et firent construire en 1666 du 2 au 8 de l'actuelle rue Charlemagne (ancienne rue des prêtres) des immeubles qui
subsistent sauf ceux des 2 et 4 démolis en 1962. Des immeubles furent également construits en 1784 sur les terrains des religieuses Sainte-Anastase au 35 rue Saint-Paul et un autre ressemblant à l'intérieur de l'ilot entre le passage Saint-Paul et la rue Eginhard visible de celle-ci. Wikipedia]. Nous faisons un coude d'équerre sur la gauche et débouchons rue Charlemagne que nous prenons à droite, et arrivons au jardin de Saint Paul face au célèbre lycée Charlemagne [Le porche d'entrée actuel a été créé à partir d'un plan du xviie siècle en démolissant un bâtiment qui empêchait l'accès du lycée par la rue Charlemagne, l'entrée se faisait alors par le 101 de la rue Saint-Antoine. Il porte le nom de Charlemagne, roi des Francs et deuxième roi de la dynastie des Carolingiens. Le lycée va de pair avec le collège Charlemagne (ancien « petit lycée ») qui se trouve juste en face, dans la rue Charlemagne, et qui côtoie l'enceinte de Philippe Auguste dont seul le parement extérieur subsiste encore.
En 1580, le cardinal Charles
de Bourbon achète à la duchesse de Montmorency l'hôtel de la
Rochepot et Damville. Il le donne aux Jésuites, qui démolissent le corps de logis situé en bordure
de la rue Saint-Antoine et le remplacent par une chapelle dédiée à Saint Louis, en 1582.
Les Jésuites édifient entre 1627 et 1647, sur l'enceinte de Philippe-Auguste, un bâtiment destiné à devenir leur résidence. Cette maison, dite « couvent des Grands Jésuites », devient l'une des plus célèbres de l'ordre est agrandie progressivement jusqu'à la rue de l'Abbé-de-Jouy. Elle est la demeure des confesseurs des rois, dont le père de La Chaise confesseurs de Louis XIV avec le Père Michel Le Tellier et de prédicateurs renommés tels Bourdaloue, ou Ménestrier, et le Père Pierre Coton qui fut celui d'Henri IV et de Louis XIII.
De 1762 à 1767, les bâtiments sont désertés à la suite de l'expulsion de la Société de Jésus sous le ministère du duc de Choiseul.
Le 23 mai 1767, les Génovéfains du
Val-des-Écoliers achètent la Maison des jésuites pour 400 000
livres ; ces chanoines réguliers de la réforme de Sainte-Geneviève
quittent leur prieuré de Sainte-Catherine de la Couture (qui tombe en ruines)
et occupent l'ancien noviciat des Jésuites, qu'ils nomment Prieuré Royal de Saint-Louis de la Couture (ou de
la culture).
Ils en louent la grande galerie bibliothèque à la ville de Paris. On y établit, de 1773 jusqu'en l'année 1790, la bibliothèque publique de la ville de Paris.
À la Révolution française, la Constituante ayant supprimé les ordres monastiques, les bâtiments servent de dépôt. Le 17 mars 1795, (27 ventôse an III) un arrêté du Directoire met la bibliothèque de la Commune à la disposition de l'Institut national des sciences et des arts, qui en pille le fond (20 à 30 000 ouvrages).
En 1797, l'ancienne maison professe des jésuites devient l'École centrale de la rue Saint-Antoine. Sous l'Empire, Joseph Lakanal accepta la chaire de langues anciennes à l'École centrale de la rue Saint-Antoine.
La loi du 11 floréal an XI (ler mai 1802), débaptise l'école centrale de la rue Saint-Antoine, qui devient le lycée Charlemagne en 1804.
Le décret impérial du 24 brumaire an XIII manifeste la volonté d'installer le lycée près de la place des Vosges, dans la maison des Minimes ; mais le décret du 21 mars 1812 confirme son implantation et autorise l'agrandissement du lycée qui reçoit alors quatre cents pensionnaires (externes).
En 1815, il est débaptisé, et devient le Collège Royal de Charlemagne.
Le 12 avril 1918, durant la première Guerre mondiale, le lycée Charlemagne est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands. La chapelle ; La chapelle Saint-Louis de 1582 fut remplacée par l'église actuelle en 1627, dont le roi Louis XIII posa la
première pierre et qui fut connue sous le nom de Saint-Louis-des-Jésuites. Son
plan fut réalisé par deux jésuites, le frère Étienne Martellange (1568-1641) et François Derand. La première messe
y fut célébrée le 9 mai 1641 par le cardinal de Richelieu, bienfaiteur de
l'église en 1634, à qui il offrit les belles portes de chêne sculpté
aux initiales de la Compagnie de Jésus. Bourdaloue y fit ses
débuts en 1669 et y prononça l'oraison funèbre du Grand Condé en 1687. Bossuet et Fléchier y prêchèrent également. Dans la chapelle
primitive avait été baptisée en 1626 Marie de Rabutin-Chantal, future Mme de
Sévigné. Enseignements ; Le lycée accueille
sept classes de Seconde, sept classes de Première, une classe de Terminale L
entière , une classe de Terminale mixte ES-S, une classe de Terminale ES
entière et quatre classes Terminales S entières pour l'année scolaire 2019 -
2020. Le proviseur
actuel est Jean-Luc Guéret. Il accueille également des classes préparatoires aux
grandes écoles, à savoir deux classes de MPSI, une classe de PCSI, pour la première année, ainsi qu'une MP, une MP*, une PC, et une PC* pour la deuxième année. Classement
du lycée ; En 2015, le lycée se classe 23e sur 108 au niveau
départemental en termes de qualité d'enseignement, et 59e au niveau national. Wikipedia].
A l’angle des rues Charlemagne et rue des Jardins-Saint-Paul, (jardin
est un bien grand mot c’est le terrain de sport du collège ou lycée
Charlemagne. On peut certainement y entrée que lorsque les élèves n’y sont pas.
On peut contempler la plus longue portion de l’enceinte Philippe
Auguste ayant été conservée. [Elle mesure près de 60
mètres ! Sont également visibles le quart de la
tour Montgommery, ainsi que les vestiges d’une autre tour
qui ont été restaurés. Une courtine de 7 mètres de haut relie encore les
deux tours entre elles. L’enceinte de Philippe Auguste est
un système de fortification urbaine construit à Paris, à partir de la fin du xiie siècle.
Cette deuxième enceinte médiévale est la plus ancienne dont on connaisse le
tracé avec précision. Très partiellement
intégrée dans les constructions ultérieures, cette enceinte a laissé plus de
vestiges que les fortifications suivantes, notamment l'enceinte de Charles V et l'enceinte des Fossés Jaunes remplacés par les grands boulevards après 1670,
le mur des Fermiers Généraux et l'enceinte de Thiers également à
l'origine de ceintures de boulevards au xixe siècle
et au xxe siècle. Son empreinte sur le plan de Paris,
moins visible, n'en est pas moins importante : en rive droite, par
l'ouverture de rues adossées au rempart à partir desquelles s'est développée
l'urbanisation des quartiers centraux de la rive droite au Moyen Âge, ce que
révèle l'orientation du réseau, en biais de la rue Jean-Jacques-Rousseau et voies parallèles, par rapport à la rue
Saint-Honoré,
s'infléchissant de la rue Tiquetonne à la rue des Francs-Bourgeois, puis perpendiculaire à la Seine, rue des Jardins-Saint-Paul où l'ancienne muraille est visible. En rive gauche, par
les rues tracées sur ses anciens fossés, notamment la rue des Fossés-Saint-Bernard, la rue des Fossés-Saint-Jacques et la rue
Monsieur-le-Prince,
ancienne rue des Fossés Monsieur le Prince. La
construction de
l'enceinte se place dans le contexte des luttes entre Philippe Auguste et la dynastie
anglaise des Plantagenêt. Afin de
prémunir Paris d'éventuelles attaques, notamment venue du
Nord et de l'Ouest, le roi de France, avant de partir pour la troisième croisade, ordonne la
construction d'une muraille de pierre afin de protéger la capitale en son
absence. Il ne s'agissait que d'une simple muraille, flanquée de tours, et
les voiries de Paris étaient
situées à proximité. La rive droite fut fortifiée en premier, de 1190 à 1209,
puis la rive gauche, de 1200 à 1215.
Le délai séparant la construction de l'enceinte sur les deux rives de la Seine
avait pour origine des raisons stratégiques ; le duché de Normandie étant alors aux mains des Plantagenêt,
l'attaque serait venue plus probablement du nord-ouest. Philippe Auguste décida
la construction de la forteresse du Château du Louvre afin de renforcer la défense de la ville
face à une attaque remontant la Seine. La rive gauche
étant moins urbanisée et moins exposée fut considérée comme moins prioritaire. L'enceinte
de Philippe Auguste englobait un espace de 253 hectares et
était d'une longueur de 2 500 mètres sur la rive gauche et 2 600
sur la rive droite. D'après des estimations faisant suite à l'étude de
documents d'époque, la construction de l'ouvrage coûta un peu plus de 14 000 livres parisis sur
approximativement 20 ans que dura la
construction. Cette somme représente
environ 12 % des revenus annuels du roi vers 1200. La rive gauche étant moins urbanisée et moins exposée fut
considérée comme moins prioritaire. Entièrement crénelé, et muni d'un chemin de ronde sur toute sa
longueur, le rempart mesurait de six à huit mètres de hauteur,
voire neuf en comptant le parapet, pour une épaisseur de quatre à six mètres à la
base. Composée de deux parois murales de moyen appareil entre lesquelles on avait introduit des
pierres et du mortier pour la renforcer, la muraille possédait un chemin de
ronde d'environ deux mètres de large et des créneaux. On y accédait par des
échelles adossées au mur ou par les escaliers des portes. Il était flanqué de
77 tours semi-cylindriques (ne débordant pas vers l'intérieur de la ville et
intégrées à la courtine) tous les 60 mètres (39 sur la rive droite, 38
sur la rive gauche). Elles avaient un diamètre de 6 mètres environ en
incluant les murs épais d'un
![]() |
Passage Charlemagne |
mètre. Leur hauteur atteignait une quinzaine de mètres. Chacune des tours comportait 3 étages. Leur base était voûtée mais les niveaux supérieurs semblent avoir possédé un sol composé de planches et le sommet était une terrasse dégagée à laquelle on accédait par des échelles intérieures, ou quelquefois par un escalier à vis conçu dans l'épaisseur du mur, côté ville. L'étage supérieur des tours domine la courtine du rempart à laquelle il donne accès. Plus tard, les tours furent munies d'un toit conique sur charpente pour protéger les guetteurs et protéger les constructions et les soldats de la pluie. Quatre fortes tours de 25 mètres de haut et 10 mètres de diamètre situées à la jonction de l'enceinte avec la Seine permettaient de contrôler la navigation fluviale. De fortes chaines étaient tirées entre ces tours afin de bloquer tout accès par voie d'eau en cas de troubles. Lors de l'édification de l'enceinte, 11 portes principales furent aménagées. Quatre autres portes principales ainsi que de nombreuses poternes vinrent s'ajouter pour faire face à la croissance de la ville. Les portes principales étaient flanquées de tours à base talutée de 15 mètres de hauteur et 8 mètres de diamètre. Elles encadraient un passage voûté ou à ciel ouvert couvert de pignons et de herses. La porte ogivale était bloquée par deux vantaux de bois.
Les poternes n'étaient généralement que de simples
ouvertures à travers le mur, généralement murées en cas de menace (de même que
les portes les moins fréquentées ou difficiles à défendre). Cependant,
certaines furent dotées d'un dispositif de défense. En
outre, trois poternes viennent
compléter la liste entre la porte Saint-Antoine et la Seine : ce sont les
poternes Saint-Paul (rue
Charlemagne) et celle des Barrés (rue de l'Ave-Maria), ainsi que la poterne Barbette (sur
la rue Vieille-du-Temple, entre la rue des Blancs-Manteaux et
la rue des Francs-Bourgeois).
Au cours du xiiie siècle,
en raison de la croissance de la ville et de ses faubourgs et à la suite de la
saturation du trafic, il fut nécessaire de créer de nouvelles ouvertures.
Ainsi, d'autres poternes vinrent s'ajouter sur la rive droite. L'enceinte est
devenue quasiment invisible depuis le xviie siècle ;
il reste cependant possible d'en apercevoir certaines portions. En raison de
l'absorption du mur par les habitations environnantes (courtines utilisées
comme mur d'appui, tours utilisées comme cage d'escalier, etc.), les vestiges
sont souvent difficilement repérables. Une grande partie d'entre eux sont
situés sur des propriétés privées, non accessibles au public. Suite sur
Wikipedia ou d'autres sites internet permettant de visiter Paris]. Si
les portes sont ouvertes entrons dans le passage Charlemagne sur la droite, pour
voir les deux cours intérieurs. Revenons sur nos pas le passage étant fermé par
une grille. Poursuivons sur la droite la rue Charlemagne, à
l'angle de la rue de Jouy et de Fourcy nous trouvons un bas
relief dans l'angle
du mur. [Enseigne représentant un rémouleur, vieux métier oublié.
Aujourd’hui disparu du paysage de la ville, le rémouleur faisait partie de ces
personnages qui, outre leurs fonctions pratiques, agrémentaient la vie de la
cité et donnaient vie à ses rues. Très vieux
métier, le rémouleur était un artisan, le plus souvent ambulant, qui aiguisait
les objets tranchants. Il se déplaçait avec une petite charrette sur laquelle
était fixée une meule qu’il actionnait à l’aide d’une pédale. S’il était
possible d’avoir sa propre meule pour aiguiser à la campagne, c’était
impossible à la ville. Déambulant dans les rues de Paris, il proposait donc ses
services aux ménagères, bouchers, barbiers, commerçants… Bref, tout ceux qui
utilisaient dans leur vie quotidienne des objets tranchants et devaient en
prendre soin. Il se dit également que, pour faire patienter le
client pendant
son service, le rémouleur avait l’habitude d’offrir une petite liqueur. Habile
manière de fidéliser la clientèle ! Retiré
au 19e siècle lors de la destruction
d’une partie de la rue de l’Hôtel-de-Ville, l’original,
daté de 1767, est aujourd’hui exposé au musée
Carnavalet. C’est une copie de cette enseigne que vous pouvez
voir à l’angle de la rue de Jouy et de la rue de Fourcy. Unjourdeplusaparis.com]. Prenons
sur la droite la rue de Fourcy , au carrefour poursuivons à gauche par la rue François
Miron. Sur la gauche nous avons un immeuble en pierre avec d'anciennes portes
en plein cintres, nous retrouvons un immeuble identique au N°68, mais remarquez
les deux bornes bouteroues ouvragées, laissées en place. [BOUTEROUE : Borne qui empêche que les essieux des voitures ne
brisent les angles des bâtiments. C'est là le vrai nom et le vrai emploi des
bornes dans les villes, qui n'y bornent rien.]. Coupons la rue Tiron, poursuivons la rue
François
Miron et à l'angle de la rue de la cloche percée nous trouvons les deux
dernières maisons à colombages de Paris [Remaniées sous Haussmann pour limiter les
risques d’incendie, les maisons à colombages du Moyen-Âge ont presque disparu
du paysage parisien… sauf quelques incroyables survivantes. les
maisons des n°11 et 13 : deux très anciennes bâtisses à colombages qui nous
font voyager dans le temps. La date exacte de leur construction reste encore indéterminée
mais les historiens l’estiment entre le 14ème et le 16ème siècle ! La première
porte le nom du Faucheur et la seconde du Mouton, des appellations qui
proviendraient de vieilles enseignes. Ces impressionnantes maisons médiévales
ont été restaurées dans les années 1970 et constituent aujourd’hui les derniers
vestiges de cette époque, avec celle du 12 rue des Barres. En effet, un peu
plus loin dans ce même quartier historique du Marais subsiste une autre maison
à colombages. Il y a 500 ans, elle
appartenait à des religieuses de l’abbaye de
Maubuisson (dans le Val d’Oise, au nord de Paris) qui voulaient avoir un pied à
terre dans le secteur. Elle abrite aujourd’hui une auberge de jeunesse. Vivreparis.fr
ces maisons dites médiévales sont datées du début du XVIe siècle, probablement autour des règnes de Louis XII et François 1er. Au Moyen Age, la principale matière première pour construire une maison était le bois. Et ceci à Paris comme dans de nombreuses villes de l’Europe occidentale.
Pour les édifier, chaque étage était réalisé en encorbellement. En effet, chacun était positionné en saillie sur la rue par rapport à celui en dessous. Cette manière permettait d’édifier ces maisons, sans avoir à disposer de pilier allant jusqu’au sol.
Toutefois, les deux maisons à colombage de la rue François Miron perdirent au cours du temps cet encorbellement. Ils avaient le fâcheux inconvénient de raccourcir les espaces entre deux maisons de chaque côté de la rue. Ainsi, le feu pouvait facilement se propager.
Le pignon, classique du Moyen Age, mais interdit ensuite
La maison de droite dispose à son sommet d’une forme triangulaire
classique : le pignon. Cette structure était la plus saillante de la façade,
souvent pratiquement au milieu de la chaussée des rues étroites.
Sa position la rendait très dangereuse pour les passants. Les accidents et les chutes de pignons arrivaient souvent.
La disparition des colombages et des pignons
En 1607, la ville de Paris souhaite lutter contre le risque d’incendie. Elle décide donc de poser des règles d’urbanisme fort. En effet, il est alors décidé que les pignons sont interdit. En outre, les poutres apparentes devaient être recouvertes.
On revêtit alors les façades parisiennes de chaux blanche. Cet aspect se retrouve encore dans des vieilles photos de ces maisons.
Enseigne au mouton et enseigne au faucheur
Voici comment on désigne ces deux maisons. Au Moyen Age, les rues n’étaient pas numérotées. On se repérait par le nom des enseignes qu’elles portaient.
Ainsi, ces deux maisons ont conservé leurs enseignes dans leur nom. Ainsi celle de gauche s’appelle la maison à l’enseigne au faucheur. La seconde avec son pignon a pour nom, maison à l’enseigne au mouton.
Dans les enseignes médiévales, l’image du mouton revenait souvent.
Ainsi, on pouvait trouver plusieurs enseignes de ce type : Le mouton d’argent,
le mouton blanc, le mouton couronné, le mouton noir, le mouton d’or, les deux
moutons, les trois moutons, le pied de mouton…
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dans l'angle de l’immeuble, et au 76 au premier étage une fenêtre en plein cintre entourée de guirlandes sculptés et d'angelots. Nous coupons la rue Saint Martin pourvu d'une allée central arborée. Poursuivons en face par la rue des Lombards, coupons le Boulevard Sébastopol, puis la rue Saint Denis, nous arrivons rue Saint Opportune que nous prenons à droite et arrivons rue de la Ferronnerie. Sur les arcades nous trouvons quelques représentations de l’art des rues, mais sur le pilier de l’arcade situé à gauche du N°8 nous trouvons une plaque de pierre gravée rappelant L'assassinat d'Henri IV [Le roi meurt sous les coups de François Ravaillac le 14 mai 1610. Ce régicide surprend et bouleverse ses sujets. Le Dauphin, Louis XIII, n'a pas encore neuf ans et la reine Marie de Médicis, veuve d'Henri IV, assure une régence de 1610 à 1614, qui marque une inflexion dans la politique du royaume au sein duquel son époux avait ramené la paix civile après plus de trente ans de guerre de religion. La mort dramatique d'Henri IV concourt à sa gloire essentiellement posthume, faisant de lui l'un des rois français les plus populaires. Son prédécesseur Henri III ayant lui-même été assassiné, cet événement contribue au renforcement de l'absolutisme en France. Si l'assassinat d'Henri IV stupéfie le royaume de France, c'est surtout en raison de ses circonstances soudaines. Le régicide est en cette époque trouble un acte présenté comme légitime dans certaines circonstances et l'assassinat d'Henri III, en 1589, en réponse à l'assassinat du duc Henri de Guise et de son frère le cardinal Louis II de Lorraine, sert de référence à une frange catholique de la population. L'attitude d'Henri IV, dont le règne est contesté par une partie des sujets de son royaume, ses décisions depuis quelques mois faisant craindre une reprise des guerres de religion en Europe, rend envisageable un acte violent à son encontre. L'accession d'Henri de Navarre au trône de France n'est pas acceptée par une partie de la population catholique de France, d'autant que la sincérité de sa conversion est sujette à caution. Au cours de sa vie, il change six fois de confession. Épargné lors du massacre de la Saint Barthélémy, il prend la tête du camp protestant en février 1576. Reconnu en 1589 comme son successeur par un Henri III mourant et esseulé face à la Ligue, il adopte définitivement la religion catholique le 25 juillet 1593 et est sacré roi de France à la cathédrale de Chartres le 27 février 1594. Il doit attendre le 17 septembre 1595 pour que le pape Clément VIII lui accorde son absolution. Henri IV échappe lors de son règne à une vingtaine de tentatives d'assassinat, ce qui a pu contribuer à le conforter dans une certaine insouciance face à ces menaces. En août 1593 Pierre Barrière, un ancien soldat de la Ligue, est arrêté avant de passer à l'acte. Le 27 décembre 1594 Henri IV est blessé à la lèvre et une de ses dents est brisée, dans une seconde tentative commise par un jeune étudiant parisien,
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Nous sortons rue du Bouloi que nous prenons à gauche et débouchons rue Saint Honoré ou nous faisons un esse gauche-droite pour prendre la rue Marengo, nous arrivons rue de Rivoli, entrons dans le Louvre au niveau de la Cour Carrée, hier château Royal, aujourd’hui musée [C'est sous le règne de Louis XIV que naît l'idée de faire du palais du Louvre un dépôt d'œuvres d'art appartenant à la couronne. Malgré le départ du roi pour le palais de Versailles, en 1681, quatre cents peintures continuent à être conservées au palais du Louvre, dans le salon du Dôme et dans la galerie d'Apollon et les Antiques avec les moulages envoyés par les pensionnaires de l'Académie de France à Rome sont déposés dans la salle des Caryatides. Bien que propriété du roi, les collections étaient visibles aux amateurs et artistes qui en faisaient la demande. Une préfiguration en est imaginée en 1775-1776
par le comte d'Angiviller, directeur général des Bâtiments du roi, comme lieu de présentation des chefs-d'œuvre de la collection de la Couronne. Ce musée n'a été inauguré qu'en 1793 sous l'appellation de Muséum central des arts de la République dans le palais du Louvre, ancienne résidence royale située au centre de Paris, et il est aujourd'hui le plus grand musée d'art et d'antiquités au monde. Sa surface d'exposition est de 72 735 m2 À l'origine du Louvre existait un château fort, construit par le roi Philippe Auguste en 1190, et qui occupait le quart sud-ouest de l'actuelle Cour carrée. Le plan de la forteresse constituait un quadrilatère d'environ 70 à 80 mètres de côté, entouré de fossés, flanqué de tours et possédant deux entrées, au centre duquel se trouvait un puissant donjon, la grosse tour du Louvre, de laquelle dépendaient tous les fiefs de France. L'une de ses principales missions était la surveillance de la partie aval de la Seine, l'une des voies traditionnelles empruntées lors des invasions et razzias depuis l'époque des Vikings. Avec le transfert des biens de l'ordre du Temple à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le Trésor royalprécédemment conservé à la maison du Temple de Paris est transporté en 1317 au Louvre. Charles V fait du château une
résidence royale. Devenue obsolète, la Grosse tour est détruite par François Ier en 1528. En 1546, le roi commence la transformation de la
forteresse en résidence : il fait abattre la partie ouest de l'enceinte
médiévale, qu'il fait remplacer par une aile de style Renaissance érigée par Pierre Lescot. Ces travaux se
poursuivent sous le règne d'Henri II et de Charles IX : la partie sud de l'enceinte du « vieux
Louvre » est à son tour démolie pour elle aussi laisser place à une aile
Renaissance. En 1594, Henri IV décide d'unir le palais du Louvre au palais des Tuileries construit par Catherine de Médicis : c'est le « Grand Dessein », dont la première
étape est la Grande galerie qui joint le pavillon de Lesdiguières (nommé en l'honneur
de François de Bonne,
baron de Champsaur, dernier connétable de France et
premier duc de Lesdiguières) au pavillon de La Trémoïlle (en l'honneur d'Henri de La
Trémoille (1598-1674), mestre de camp de la cavalerie
légère de France). La Cour carrée est édifiée par les
architectesLemercier puis Le Vau, sous le règne de Louis XIII et Louis XIV ; quadruplant la taille de l'ancienne cour de la Renaissance, elle a nécessité
la démolition du reste de l'enceinte médiévale. La décoration et l'aménagement
du palais sont alors dirigés par des peintres comme Poussin, Romanelli et Le Brun. Mais tout ceci est
brutalement interrompu lorsque Louis XIV choisit Versailles comme centre du
pouvoir et résidence royale en
effet. Afin de répondre au défi, les ingénieurs de cette entreprise ont produit
un verre feuilleté en utilisant la technique d'un four électrique, constitué d'électrodes de graphite, ou de molybdène. La pyramide
comporte 673 panneaux de verre, nombre suffisamment proche de 666 pour nourrir les interprétations ésotériques. Une légende urbaine
veut que ce nombre de 666 panneaux de verre fut choisi à la « demande
expresse » du président Mitterrand, 666 étant selon l'Apocalypse, le « Chiffre de la Bête ».
Cette polémique, née dès 1984, a repris en 2003 lors de la parution du roman de
Dan Brown : Da Vinci Code (chapitre 4).
wikipédia]. Dirigeons nous vers la place du carroussel et son arc de
Triomphe [L'Arc de Triomphe du Carroussel s'inspire
de l'Arc de Septime Sevère dans le Forum Romain. Cet Arc de Triomphe a été commandé par Napoléon I, en 1806,
aux architectes Percier et Fontaine. Il doit célèbrer la gloire des Armées
Impériales qui ont vaincu les autres armées Européennes (Prusse, Autriche,
Russie). En même temps l'Arc doit servir d'entrée au Palais des Tuileries sur la cour intérieure. En haut du monument, Napoléon I fait
placer une oeuvre qu'il a rapportée de Venise en 1798, le Quadrige de
chevaux de Bronze, jadis pris par les Vénitiens à Constantinople. Le
Quadrige restera sur l'Arc jusqu'en 1815, il sera alors restitué à Venise.
L'oeuvre présentée actuellement est une réplique (cf photo ci-contre). http://francebalade.free.fr/paris/louvre.htm]. Passons sous le pavillons de Rohan, traversons la rue de Rivoli
avec ses immeubles au dessus d’arcades [Située entre la place de la Concorde et la place du Palais-Royal, la partie la plus ancienne de la rue de Rivoli est aménagée à
partir de 1802. Œuvre des architectes Pierre-François Fontaine et Charles Percier,
cette rue se singularise par ses immeubles à arcades surmontés de combles
bombés, également appelés combles en dos d’âne. Ce type de
comble existe dès le XVIe siècle et réapparaît à la fin du XVIIIe siècle. Le
comble a été toutefois réhaussé de plusieurs étages au fil du temps. Avec ses
immeubles à arcade faisant face au jardin des Tuileries, la rue de Rivoli
présente la même ordonnance que la place des Vosges ou que les galeries du Palais-Royal. Mais un nouveau
modèle urbain y est inventé : les galeries à arcades ouvrant
sur des boutiques au rez-de-chaussée, balcons filants au 1er et 4e étage,
grandes fenêtres moulurées néo-Renaissance d’inspiration italienne, grand
comble arrondi. C’est en outre l’un des plus exemples d’architecture
néo-classique à Paris. Le premier tronçon de la rue de Rivoli longe,
d’Ouest en Est, l’hôtel de Saint-Florentin,
l’hôtel Meurice, le Jardin des Tuileries, le Palais du Louvre, le Palais-Royal. Sous le Second Empire, un second tronçon est aménagé entre le
Palais-Royal et la rue Malher. Il longe, d’Ouest en Est, les anciens Grands Magasins du Louvre, le temple de l’Oratoire du Louvre, la Samaritaine, la Tour Saint-Jacques, l’Hôtel
de Ville, le Bazar de l’Hôtel de Ville,
la mairie du 4e arrondissement. Ce deuxième tronçon, connecté à la rue
Saint-Antoine, permet de créer un grand axe Est-Ouest dans le centre de Paris.
Pour l’architecte Pierre-François Fontaine, voir également l’arc de triomphe du Carrousel,
la chapelle expiatoire, la chapelle royale Saint-Ferdinand, le palais du Louvre, le Palais-Royal, la maison Debauve et Gallais.https://paris-promeneurs.com/la-rue-de-rivoli/]. Prenons la rue de Rohan et arrivons Place Collette. [C’est là que se dresse la
fière Comédie Française depuis 1799. Cet
illustre théâtre, fondé quelques années après la mort de Molière, est le seul
théâtre d’État auquel une troupe de comédiens est rattachée de façon
permanente. Souvent critiquées, les pièces proposées sont toujours de qualité.
Et pour les petits budgets, il est possible de faire la queue à l’intérieur
juste avant la représentation. Vous pouvez même vous retrouverez collés au
plafond, sur les côtés de la salle, mais ça vaut le coup ! Pour des
informations sur la programmation et les tarifs, vous pouvez visiter le site de
la Comédie Française. Juste devant la Comédie Française, une drôle bouche
de métro devrait attirer votre attention. C’est le « Kiosque des Noctambules »,
une œuvre construite en 2000 par Jean-Michel Othoniel pour célébrer le
centenaire du métro parisien. C’est une sortie de la station « Palais
Royal-Musée du Louvre » sur la ligne 1 du métro. Les deux dômes rouges et bleus
de la bouche de métro représentent le jour et la nuit. Tout en globes de verres
enfilés sur une structure d’aluminium avec deux petites statues de la vierge
qui la surmonte, cette bouche de métro surprend dans le quartier par son style
controversé.https://trvlr.fr/la-place-colette-et-les-colonnes-de-buren/ Dommage pour le choix du lieu. Comme beaucoup j’aurais
préféré que les services d’entretien de la RATP de l’époque, mettent la copie
d’un édicule Guimard au milieu de cette place au lieu de le construire place
Saint Opportune et que cette construction soit réalisé autour des Halles. Le
quartier étant déjà bien dénaturé par une centrale à gaz ou une raffinerie
(musée contemporain) et l’affreuse gare du RER alors qu’il y avait les
magnifiques pavillons Baltar, ses tubes et ses boules de verre coûtant une
fortune (fabriqué à Murano) n’aurait pas dénaturé soit à Beaubourg ou à la
défense. Pour Saint Opportune c’est la dimension de la trémie qui à déterminé
le lieu. Il fallait une trémie sensiblement identique à celle de Porte Dauphine
(Saint opportune est une copie de l’édicule de la Porte Dauphine pour la
libelle et des Abesses pour la trémie). Les moulages des poteaux étant réalisés
lors du démontage complet de Porte Dauphine pour restauration. Les plaques de
Lave sont remplacées par des écussons comme sur les ouvrages classiques des
entrées de métro 1900. La libellule de verre servant de toit reposant sur trois
poteaux en fonte]. Poursuivons par la
rue Richelieu [Le 23 novembre1633, un arrêt royal de Louis XIII ordonne l'ouverture
d'une nouvelle rue menant vers la nouvelle porte Richelieu (située juste au
sud du croisement avec la rue Neuve des Fossés Montmartre, actuelle rue Feydeau) à l'emplacement
d'une partie de l'enceinte de Charles V rasée après la construction d'une nouvelle muraille, dite
« enceinte des Fossés
jaunes». La rue se prolonge au-delà des murs par un chemin
qui mène vers la ferme de la
Grange-Batelière, dans le faubourg Richelieu. Le cardinal de Mazarin se fait aménager un palais au nord de la rue des Petits-Champs, afin de loger ses collections d'objets d'art (actuel
quadrilatère Richelieu de la Bibliothèque
nationale de France). L'hôtel de Nevers, situé rue de Richelieu, est rattaché à l'hôtel Tubeuf, à l'angle de la rue des Petis-Champs et de la rue Vivienne, par une aile sur
la rue de Richelieu, et par deux galeries superposées construites par François Mansart
entre 1644 et 1645. Le palais abrite notamment les collections de la bibliothèque Mazarine avant son transfert au collège des
Quatre-Nations, de l'autre côté de la Seine, après la mort de Mazarin. De 1668 à 1705, l'enceinte de Louis
XIII est rasée et les remparts sont déplacés plus au nord, sous la forme d'un
large boulevard de terre bordé d'ormes, le « Nouveau-Cours » (actuels
Grands Boulevards).
La porte Richelieu est rasée en 1701. Le 18 octobre1704, un arrêt du conseil d'État du
roi ordonne le prolongement de la rue Richelieu entre
l'actuelle rue Feydeau et les Grands Boulevards.
À l'extrémité de la rue ainsi prolongée, le financierPierre Crozat (1661-1740) se fait
construire, en 1706, un hôtel particulier (nos 91/95),
prenant ainsi le relais de Richelieu et Mazarin, grands argentiers,
qui avaient successivement occupé la partie méridionale et la partie centrale
de l'actuelle rue. Au XVIIIe siècle,
l'ancien palais de Mazarin abrite la Bourse de Paris ainsi qu'à partir
de 1721 les collections de la Bibliothèque royale, ancêtre de la Bibliothèque
nationale de France. En 1868, Henri Labrouste reconstruit
totalement l'aile de la bibliothèque donnant sur la rue Richelieu. En 1779, l'hôpital des
Quinze-Vingts, qui se trouvait rue Saint-Honoré,
dans l'axe de la rue de Richelieu, est transféré rue de Charenton. Le bâtiment est
alors détruit et la rue de Richelieu est prolongée au sud par la rue de Rohan. Dans la seconde
moitié du XIXe siècle, dans la partie
nord de la rue, au-delà de la Bibliothèque — alors
impériale —, se trouvaient de nombreux ateliers et boutiques
de confection, notamment pour dames. Des magasins d'étoffes de luxe
s'installent alors rue de Richelieu : Au Persan au no 78,
la Compagnie des Indes au no 80 , Rosset et Normand
aux nos 82-84. Durant les Trois Glorieuses (1830), la voie est
le théâtre d'affrontement entre les insurgés et la troupe. Dans les premières
années du XVIIIe siècle,
l'emplacement était occupé (du sud au nord) premièrement par un terrain nu
appartenant au maître-tonnelier Edme Dufour, deuxièmement par une maison
composée d'une boutique et d'une chambre à l'étage, propriété de Denis
Bourgoin, seigneur en partie de la Grange-Batelière, qui la loua au
maître-menuisier Pierre Saury, et troisièmement par un autre terrain nu
qu'Angélique-Marie du Breuil, épouse de l'ex-commissaire de la marine Jean Le
Clerc, tenait de sa mère. À ces trois terrains, respectivement acquis en 1702,
1706 et 1703 par le financier Pierre Crozat (1661-1740),
celui-ci en ajouta un quatrième « quelque peu marécageux » situé plus
à l'ouest, l'ensemble totalisant alors une surface de 17 000 mètres carrés. L'hôtel Crozat de la rue de
Richelieu, plus tard dénommé hôtel de Choiseul,
que l'architecte Jean-Sylvain Cartaud bâtit pour Pierre Crozat sur cet emplacement en 1706 et dont la
décoration fut confiée à Gilles-Marie Oppenord et Charles de La Fosse passa en 1740 par donation à son neveu Louis-François Crozat puis, en 1754 par héritage, à la seconde fille de celui-ci,
Louise-Honorine, mariée depuis 1750 à Étienne-François, comte de Stainville, futur duc de Choiseul. L'hôtel de
Choiseul fut loti et acheté en 1782 par une compagnie d'assurances qui y fit
construire en 1788 47 maisons. Wikipédia]. Nous longeons la
Comédie-Française, prenons à droite la rue Montpensier. Admirer l’immeuble
d’angle [Cet établissement a ouvert ses portes en 1909
sous le nom de « Royal Palace Hôtel ». L'immeuble est remarquable par son
architecture Art nouveau d'influence néo-gothique. Au rez-de-chaussée, à
l'angle des rues Richelieu et Montpensier, se trouvait la boutique de
l'arquebusier Fauré Le Page, dont l'enseigne gravée est toujours visible
aujourd'hui. L'hôtel est devenu plus tard une résidence hôtelière Citadines,
elle-même reprise en 2016 par le groupe Ascott qui l'exploite désormais sous le
nom « La Clef Louvre ». pss-archi.eu]. Nous entrons dans la cour du
Conseil Constitutionnel en passant sous la galerie de Chartres [Le Conseil
constitutionnel est une institution française créée par la
Constitution de la Cinquième République du 4 octobre 1958. Il se prononce sur la conformité à la
Constitution des lois et de certains règlements dont il est saisi. Il veille à la
régularité des élections nationales et des référendums. Il intervient
également dans certaines circonstances de la vie parlementaire et publique.
Pour désigner ses membres, outre le terme générique de juge constitutionnel, on
retrouve régulièrement dans les médias les termes de « Sages », de « Sages du Palais-Royal » ou encore de
« Sages de la rue de Montpensier ».
Je vous laisse lire sur internet le rôle du conseil constitutionnel je vais
plutôt m’intéresser au bâtiment. Dès sa création, le Conseil constitutionnel
s'installe au 2, rue de Montpensier,
dans le 1er arrondissement
de Paris, près du Conseil d'État,
dans l'aile Montpensier du Palais-Royal. La salle de
délibération du Conseil se situe au premier étage du palais et offre une vue
sur la cour. C'est l'ancien salon de travail de Marie-Clotilde de
Savoie, épouse de Napoléon-Jérôme
Bonaparte, cousin de l'empereur Napoléon III : le couple vécut dans ce bâtiment avec sa famille.
Réalisée en 1972 par Apel·les Fenosa,
une statue de sphinx surplombe la porte d'entrée de la salle. Les lieux sont
totalement rénovés par Jean-Louis Debré,
président du Conseil, à la fin des années 2000. Une grande table en verre sert
de table de travail, autour de laquelle siègent les membres placés par ordre
protocolaire autour du président du Conseil et des putatifs anciens présidents
de la République ; dans un coin de la pièce, le secrétaire général du
Conseil « rédige le compte rendu des débats »,
qui est placé après chaque séance dans un coffre-fort au quatrième étage. Seuls
le président du Conseil et les anciens présidents de la République ont leur
bureau à cet étage, dit « noble ». Depuis 2010 et l'instauration de
la question prioritaire
de constitutionnalité, il est permis à tout citoyen et à son avocat
d'assister à une séance de plaidoirie devant le Conseil. Cela a entraîné une
médiatisation nécessaire des séances du Conseil, le président Debré ayant
décidé d'installer deux caméras dans la salle (une filmant « les avocats des requérants et les hauts fonctionnaires du
secrétariat général du gouvernement qui prennent tour à tour la parole pendant
l'audience. La seconde est braquée sur les membres du Conseil ») ;
néanmoins, les délibérations restent confidentielles. Au rez-de-chaussée, une
salle de 49 places retransmet au public présent la séance par le biais d'un
écran ; certaines, considérées comme importantes à la connaissance des
citoyens, sont mises en ligne sur le site Internet du Conseil constitutionnel.
Construit par Richelieu en 1628, le Palais-Cardinal,
donné au roi Louis XIII en 1636, sert de résidence à la régente Anne d'Autriche
(1601-1666) et au jeune Louis XIV enfant pendant les
troubles de la Fronde et devient le Palais-Royal. Donné en apanage à Philippe d'Orléans en 1692, il devient le palais des Orléans. Le Régent y réside. Louis-Philippe d'Orléans, qui deviendra roi des Français en 1830, y voit le jour le 6
octobre 1773. Le futur Philippe Égalité y réalise en 1780 une grandiose opération immobilière conduite
par l'architecte Victor Louis, en encadrant le
jardin de constructions
uniformes et de galeries qui vont devenir pendant un
demi-siècle, par leurs cafés, restaurants, salons de jeu et autres
divertissements, le rendez-vous à la mode d’une société parisienne élégante et
souvent libertine. La fermeture des maisons de jeu y mettra fin en 1836.
Restitué aux Orléans en 1814, mis à la disposition du roi Jérôme sous le Second Empire, il est affecté à
partir de 1871 à différentes administrations de la République. Il abrite
aujourd’hui le Conseil d'État,
le Conseil
constitutionnel, le Tribunal des
conflits et le ministère de la
Culture. Le spectacle a toujours été présent au
Palais-Royal. Richelieu avait son propre théâtre. Molière reprit la salle en
1660. À sa mort, Lully y installa l’Opéra qui sera incendié en 1781. L’histoire moderne de la
Comédie-Française
y débute en 1799. Le théâtre Montansier inauguré en 1790 et
devenu théâtre du Palais-Royal privilégie lui le théâtre dit de boulevard. La dernière grande date du Palais-Royal est l’installation en
1986 des Deux Plateaux
de Daniel Buren dans la cour
d’honneur. Richelieu achète en 1624 l’hôtel de Rambouillet pour
90 000 francs, qui présente pour lui le double avantage d’être proche
du Louvre et d’être bordé par un fragment de l’enceinte de Charles V qui peut, s'il est démoli, fournir un grand espace en pleine
ville derrière son hôtel. Ce sera le cas en 1633, un brevet royal lui donnant
la propriété des terrains. Il entreprend alors, en faisant appel à l’architecte
Jacques Lemercier,
qui venait d'achever le pavillon de
l'Horloge, l'agrandissement et la transformation de l’hôtel
en un véritable palais avec des appartements somptueux et un théâtre qui
demeurera longtemps le plus beau de Paris Sauval a laissé des
témoignages précis sur la galerie des Hommes Illustres du
Palais-Cardinal qui comportait, accompagnés de quatre statues et trente-huit
bustes de marbres antiques, vingt-cinq portraits (dont celui de Louis XIII et le sien) peints
par Philippe de Champaigne et Simon Vouet. Il ne reste
aujourd'hui du Palais-Cardinal, consumé en grande partie à la suite de
l'incendie d'une salle de l'opéra, le 6 avril 1763, que la galerie des Proues, portique dorique qui prolonge le pseudo-péristyle de Valois. Les
fenêtres alternent avec des tables ornées de rostres à l'antique
terminant la proue des galères méditerranéennes et de deux ancres marines, qui
sont les emblèmes de la charge de surintendant de la Navigation du Cardinal. Richelieu donne
son palais au roi, par acte de donation avec réserve d'usufruit le 6 juin 1636,
renouvelé par testament, jusqu'à sa mort en 1642. L'acte de donation stipulait
que l'hôtel demeurerait à jamais inaliénable à la couronne, la cause
déterminante de la libéralité étant que l'immeuble serve de logement au roi ou
à l'héritier de la couronne, à l'exclusion de toute autre personne. La régente Anne d’Autriche s’y installe de 1643 à 1652, quittant les appartements
incommodes du Louvre, pour profiter du jardin où peuvent jouer le jeune Louis XIV et son frère. Le
Palais-Cardinal devient le Palais-Royal. Les troubles de la Fronde marquent le petit roi qui, en 1649, doit fuir le
palais en pleine nuit et, en 1651, alors qu'il est âgé de douze ans, les
émeutiers exigent de voir le petit roi, envahissent le palais et défilent
plusieurs heures devant son lit. Le Palais-Royal est alors abandonné. Comme
l'acte de donation de Richelieu comporte l'obligation de l'affecter à la
résidence du seul roi, les juristes concluent que la clause est devenue inexécutable
et doit être réputée non écrite. Il est considéré que le palais, par sa
petitesse et la qualité de ses bâtiments, n'est pas une demeure convenable pour
un roi, et que seul le Louvre, par sa grandeur et sa magnificence, répond à la
majesté du roi. Grâce à ce
raisonnement, par lettres patentes de février 1692, il
donne le palais en apanage à son frère, Philippe d’Orléans, dit Monsieur. La Régence est l’âge d’or du
Palais-Royal qui devient de 1715 à 1723 le cœur de la vie politique et
artistique et supplante alors Versailles. Le régent Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV, y réside et fait
transformer le palais par son premier architecte, Oppenord, l’un des
principaux créateurs du style rocaille. Le palais comprend
alors le grand appartement, avec salle à manger, chambre de parade, grand
cabinet où sont reçus les ambassadeurs, les petits appartements du Régent, les
appartements de la duchesse d’Orléans. La galerie d’Énée, peinte par Antoine Coypel, avec quatorze grandes
compositions correspondant à des scènes de l’Énéide, est considérée
comme une des principales curiosités de la capitale. Mécène et grand collectionneur, le Régent rassemble au
Palais-Royal la plus importante collection de peintures après celle du roi,
plus de cinq cents œuvres de peintres illustres (la collection sera vendue en
1788 par le futur Philippe-Égalité). Daterait de cette époque la Nature
morte au trophée de gibier, fruits et perroquet sur fond de niche (1716)
dans un cadre en bois sculpté et doré d'époque, par Alexandre-François
Desportes, présentée dans une vente publique à Bordeaux le 28
mars 2020. Fêtes officielles et soupers galants se succèdent au Palais-Royal.
L’Opéra est alors situé dans une salle du palais. Des bals, publics mais avec
un droit d’entrée élevé, y sont donnés l’hiver, trois fois par semaine. Le
Régent s’y divertit incognito, le port obligatoire du masque favorisant la
confusion des rangs. C’est, selon Saint-Simon, une des raisons du maintien de sa résidence à Paris :
« M. le duc d’Orléans n’avait qu’un pas à faire pour y aller au sortir de
ses soupers et pour s’y montrer souvent en un état peu convenable. »
Saint-Simon aurait voulu « éloigner M. le duc d’Orléans des pernicieuses
compagnies avec qui il soupait tous les soirs, de l’état auquel il se montrait
souvent aux bals de l’Opéra
et du temps qu’il perdait après toutes les représentations de ces spectacles.
Mais c’est précisément ce qui l’attachait au séjour de Paris duquel il n’y eut
pas moyen de le tirer. ». Afin de fournir l'eau nécessaire à l'extinction
d'éventuels incendies, le
château d'eau du
Palais-Royal est construit entre 1714 et 1719 sur la place du
Palais-Royal. L’apanage d’Orléans étant
fermé à la police royale, différentes activités illicites se déroulent dans les
jardins : galanterie et agitation politique qui annoncent la vocation du
Palais-Royal. L'Opéra, où Servandoni conçoit les décors des opéras et des bals, constitue le lieu de
rencontre de toute la haute société. Il brûle en 1763, l’incendie endommageant
une partie du palais. Sous la pression du duc d'Orléans, le roi ordonne sa
reconstruction au même endroit. Ce nouvel Opéra inauguré en 1770 et où seront
créés les chefs-d’œuvre de Gluck, brûlera à nouveau
le 8 juin 1781. Ce sera alors la fin de la présence de l’Opéra au Palais-Royal.
L’année 1780 marque un tournant dans l’histoire du Palais-Royal qui va prendre
l’aspect qu’il a conservé jusqu’à nos jours. L'arrière-petit-fils du Régent Louis Philippe
Joseph d’Orléans, duc de Chartres (qui sera duc d’Orléans à la mort
de son père en 1785 et Philippe Égalité pendant la Révolution), reçoit l’entière propriété du
Palais-Royal. Très endetté, il s’engage sur la voie de la spéculation
immobilière. Son idée est de lotir sur le pourtour du jardin, de louer les
rez-de-chaussées à des commerçants et de faire du Palais-Royal le pôle
d’attraction de tout Paris. Les nouveaux bâtiments ouvriront sur plusieurs nouvelles
rues dédiées aux garçons du duc, la rue de Montpensier
à l'ouest du jardin, la rue de Beaujolais au nord et la rue de Valois à l'est. Il obtient
l’autorisation de son cousin Louis XVI en juin 1781. Les
72 propriétaires des maisons qui avaient vue sur le jardin protestent, sans
effet. Le duc choisit comme architecte Victor Louis qui vient d’achever
le théâtre de Bordeaux. Sur la façade du jardin, Victor Louis aligne 180 arcades
séparées par des pilastres d'ordre composite et éclairées par
188 réverbères suspendus sous le cintre des arcades. Chaque maison comprend un
rez-de-chaussée et un entresol donnant en retrait sur la galerie, un étage
noble, un second plus réduit. Le troisième étage et les combles destinés aux
domestiques sont à demi cachés par une balustrade supportant des vases. Le duc,
persuadé de la nécessité d’une salle de spectacle dans l’enceinte de son palais
(il avait échoué à faire reconstruire une nouvelle salle d’Opéra par la Ville de Paris au lendemain de
l’incendie de 1781) fait appel à Victor Louis pour construire de 1786 à 1790
l’actuelle Comédie-Française
à l’angle sud-ouest de son terrain. Ce dernier avait déjà conçu à l’extrémité
nord de la galerie Montpensier une petite salle de spectacle (destinée aux
marionnettes d’un des fils du duc) qui allait devenir le futur théâtre Montansier puis théâtre du Palais-Royal. Débordant d’idées pour attirer le public, le duc fait aussi
construire, en 1787, le cirque du Palais-Royal au centre du jardin pour organiser des courses de chevaux.
Victor Louis réalise un édifice de 72 colonnes ioniques, revêtu de
treillage, de 100 m de long sur 16,50 m de large, en partie enterré (4,30 m)
pour ne pas obstruer la vue sur les galeries. 40 boutiques sont complètement
enterrées annonçant nos centres commerciaux d'aujourd'hui. Le monument
enthousiasme les contemporains. « Le cirque est le
monument d’architecture le plus beau, le plus gracieux, le plus original si on
ose le dire qui existe à Paris. C’est une création souterraine formée d’un coup
de baguette magique. », écrit Louis Sébastien Mercier en 1789. Mais les problèmes financiers obligent le duc à le
louer. On y installe un salon de thé et un orchestre. Il est détruit par un
incendie fin 1798. Le duc de Chartres avait transformé Paris. Le Palais-Royal
devenait le centre du commerce et des plaisirs de la capitale. 180 boutiques
attiraient une foule considérable. Dans le jardin, trois rangées de chaises
étaient disposées à l’intention des promeneurs. On pouvait s’attabler aux cafés
pour boire. Sur le plan financier, l’entreprise coûtait beaucoup plus que
prévu. Comme les fonds manquaient, le duc obtint du roi en 1784 l’autorisation
de vendre les bâtiments construits, en principe inaliénables. Ce ne fut pas
suffisant. Il dut vendre le château de Saint-Cloud à la reine et disperser les collections de peinture du Régent.
La Révolution l’empêcha de tirer les bénéfices de son opération. Un quatrième
côté du quadrilatère devait achever le palais proprement dit. Faute d’argent,
on y éleva en 1785 des boutiques en bois décorées en trompe-l'œil qui furent
louées à des marchands. On appela cette galerie de Bois le Camp des Tartares.
Plusieurs épisodes de la Révolution française ont eu pour cadre le Palais-Royal. Les deux plus célèbres
sont :
L’épisode du 12 juillet 1789, où Camille Desmoulins
ayant appris le renvoi de Necker appelle les Parisiens à
l’insurrection. Un dessin de Prieur le
représente haranguant la foule qui prend comme signe de ralliement les
feuilles des arbres du jardin, portées comme cocardes. Les bustes de
Necker et du duc d’Orléans (très populaire en raison de ses prises de
position libérales) sont sortis du cabinet de figures que Curtius
possédait au Palais Royal pour être promenés dans le jardin et dans Paris.
La cavalerie charge la foule place Louis XV et
la réaction défensive des Parisiens sera la prise de la Bastille
L’épisode du 20 janvier 1793, où le député montagnard Lepeletier de Saint-Fargeau, qui avait voté la mort du roi, est assassiné par un royaliste dans une des salles du restaurateur Février installé au Palais-Égalité, galerie de Valois, n° 114-118. Il devint l’un des martyrs de la Révolution avec Marat et Chalier.
D’autres épisodes peuvent être cités, en particulier en 1789, où l’agitation devint très vive dans ce lieu le plus couru de Paris : le 30 juin, des Gardes Françaises qui avaient refusé de « tourner leurs armes contre le peuple » sont libérées par un groupe parti du café Foy, et amenées en triomphe au Palais-Royal ; le 8 juillet, le supplice d’un espion de la police ; enfin le 22 juillet, la tête de Foullon promenée dans le jardin. Sur un autre épisode dessiné par Prieur, où le pape est brûlé en effigie dans le jardin le 4 mai 1791 après son refus d’avaliser la constitution civile du clergé, on peut voir une intéressante reproduction du cirque portant sur son toit un jardin suspendu. Après la chute de la royauté (journée du 10 août 1792), le duc d’Orléans prend le nom d’Égalité et le Palais-Royal devient le Palais-Égalité. Le 2 avril 1793, le duc est arrêté dans ses appartements avec son plus jeune fils. Le 6 novembre, le jour de l'exécution de Philippe-Égalité, le palais est réuni au domaine de l’État. La cour d’honneur est concédée par morceaux à des restaurateurs et des tenanciers. Malgré Robespierre, plutôt porté à l’« assainissement », le jeu et la prostitution continuent, justifiant le mot de Michelet : « la vie, la mort, le plaisir rapide, grossier, violent, le plaisir exterminateur : voilà le Palais-Royal de 93. » Après la chute de Robespierre, le Palais-Égalité devient un foyer d’opposition à la Convention. Le Directoire souhaite la vente du palais proprement dit, mais le Conseil des Cinq-Cents refuse l’aliénation : le mobilier est vendu, mais le palais est loué. Les intérieurs sont altérés par les locataires qui le cloisonnent et dépècent les décors.
Le Cirque brûle le 15 décembre 1798.
En 1800, Napoléon Bonaparte installe dans le palais le Tribunat, assemblée législative créé par la Constitution de l'an VIII (dissous en 1807). Puis la bourse s’installe jusqu’en 1816 au rez-de-chaussée du bâtiment central donnant sur la cour d’honneur. Napoléon s’intéresse peu au Palais-Royal. De nombreux projets (tribunal de commerce, état-major de la place de Paris, palais des fêtes, palais des Beaux-Arts, habitation pour un prince) lui seront proposés sous l’Empire, mais aucun n’aboutira, faute de volonté et de moyens.
- Le palais fut restitué au fils de Philippe Égalité, futur roi Louis-Philippe, en 1814. La réhabilitation du palais, entreprise par Fontaine, l'architecte de confiance de Napoléon, dura dix-huit ans et coûta d’énormes dépenses. À l’intérieur fut aménagée une suite d’appartements prestigieux pour le duc et sa nombreuse famille (huit enfants) et un grand nombre d’appartements de moindre ampleur pour le personnel de la cour. Comme ses prédécesseurs, Louis-Philippe se constitua, le long de la Cour de Nemours et du Théâtre français, une galerie de tableaux (75 m de long — 414 tableaux recensés en 1824).
À l’extérieur furent construits :
- La cour de Nemours (aujourd’hui, transformée et agrandie, place Colette) entourée de portiques formant galerie couverte et communiquant avec la cour d’honneur par un passage voûté. Ses deux branches étaient égales et allaient jusqu’à la rue Saint-Honoré. Le passage voûté et l'une des branches subsistent toujours.
- Le péristyle et le pavillon Montpensier.
- Le pavillon de Valois.
- En
1827, la magnifique galerie
d'Orléans
à l'emplacement de la vétuste galerie de Bois, ancien Camp des Tartares, qui venait d’être détruite par un incendie. Achevée en 1829, elle présentait côté cour et côté jardin une ordonnance uniforme de colonnes doriques supportant une plate-bande horizontale, formant ainsi deux promenades couvertes. La partie centrale était occupée par une verrière combinant le fer et le verre d'une longueur de 70 m pour une portée de 8,50 m. Les 40 nouvelles boutiques avaient une vitrine sur le passage et une ouvrant sur l'extérieur. C’était la plus large et la plus lumineuse des galeries commerciales de l’époque.
Dans ce palais en perpétuel chantier, le duc d’Orléans menait une existence assez tranquille, avec une étiquette réduite. La fête la plus brillante fut donnée le 31 mai 1830 par le duc pour son beau-frère le roi de Naples quelques semaines avant la chute de Charles X. Le 1er octobre 1831, le nouveau roi quittait à regret le Palais-Royal pour les Tuileries. Pendant seize ans (1832-1848) le palais, dont la restauration venait à peine de s’achever, resta vide. « Tout ce qu’il est possible de trouver à Paris est au Palais-Royal » (l’historien russe Nikolaï Karamzine en 1790), « Paris est la capitale de la France, le Palais-Royal est la capitale de Paris. » (Lamothe-Langon, La Province à Paris, 1825). Le Palais-Royal est l’étape obligatoire des étrangers et des provinciaux. Là, en effet, se trouve rassemblé dans un lieu clos, ne communiquant avec l’extérieur que par des galeries ou des péristyles donnant, au moins de trois côtés, sur des rues étroites, tout ce que la capitale peut offrir en fait de luxe et de plaisirs. Les distractions voisinent avec les commerces les plus variés :
- Les spectacles :
L’histoire moderne de la Comédie-Française commence au Palais-Royal dans le nouveau théâtre construit par Victor Louis qui accueille dès 1791 Talma et ses amis en rupture avec la troupe pour des raisons politiques, puis en 1799 toute la troupe réunifiée. Au nord de la galerie Montpensier, le théâtre Montansier (futur théâtre du Palais-Royal), refait par Victor Louis, compte jusqu’à 1 300 places réparties en trois étages. Son foyer est particulièrement animé. Le Palais-Royal voit fleurir une profusion d’autres divertissements, logés souvent dans de minuscules théâtres, qui se livrent une concurrence acharnée et n’ont souvent qu’une existence éphémère. Le théâtre de Séraphin attire beaucoup de monde avec son spectacle d’ombres chinoises. Les marionnettes sont aussi un genre très prisé. Curtius présente un cabinet de figures de cire comportant deux salles présentant les personnages célèbres du moment, dont la famille royale (c'est lui qui fournit le 12 juillet 1789 les bustes de Necker et du duc d'Orléans portés en triomphe par la foule). Dans le jardin, quotidiennement au milieu du jour, cent à deux cents personnes se rassemblent, montre en main, autour du petit canon dont la mise à feu commandée par les rayons du soleil signale l’heure de midi.
- Les restaurants et les cafés :
Le restaurant, avec
son repas à la carte et sa table individuelle (distinct de l’auberge avec sa
table d’hôte), est né avec l’Ancien Régime au Palais-Royal,
a-t-on dit. Ils se multiplient dans les nouvelles galeries de Victor Louis. On
y trouve des restaurants de premier ordre célèbres dans toute l’Europe comme Very (n° 83-85), Véfour (n° 79-82), les Frères provençaux
(n° 96-98), mais aussi des établissements à la portée des bourses
modestes. Les cafés sont tout aussi nombreux. Les plus fameux sont le café des
Mille Colonnes (n° 36) sans doute le plus luxueux, ouvert en 1807, où
officie ensuite durant vingt ans la célèbre Belle Limonadière, le café de Foy (n° 56-60)
devant lequel Camille Desmoulins
lance sa fameuse motion « aux armes », le café Lamblin (n° 100-101),
rendez-vous des officiers de l’Empire puis des demi-soldes nostalgiques sous
la Restauration, le café de Valois, fréquenté par les
royalistes, le café de la Rotonde (n° 89-92), qui a obtenu de Cambacérès l’autorisation d’établir une rotonde dans le jardin pour
abriter sa clientèle, le café des Aveugles
(n° 99-102) un café-caveau souterrain, où un
orchestre d’aveugles alterne avec les roulements de tambour d’un « faux
sauvage », le café Corrazza (n° 9-12) rendez-vous des Jacobins, fréquenté par Bonaparte, le café Borel
(n° 114) avec son propriétaire ventriloque qui attire les curieux.
- Les boutiques :
Pour le commerce, le succès vient de l’abondance et de la variété des marchandises proposées. La densité des boutiques, parfois de simples inventaires, est incroyable : près de 400 magasins pour tout le Palais-Royal. On trouve des magasins de luxe, surtout de joaillerie et d’horlogerie, mais aussi des tailleurs, des traiteurs aux victuailles rares et choisies, trois cabinets de lecture, un établissement de bains… Les modistes se tiennent surtout dans la galerie de Bois. Là aussi les libraires (on en compta jusqu'à quatorze) et les marchands d’estampes spécialisés dans les publications licencieuses.
L’installation de la bourse jusqu’en 1816 amène des personnes ayant de gros moyens financiers, prêts à dépenser sur place une partie des gains réalisés, ainsi que des employés, des changeurs de monnaies, des prêteurs sur gages.
· Le jeu :
Le Palais-Royal est pendant toutes ces années un vaste casino : creps, passe-dix, trente-un, biribi prospèrent aux nos 9, 14, 18, 33, 113, 129, 154, sans compter les vingt tables dans le Cirque. Au 103, café Lembin, c'est là que Philippe Bridau, personnage de La Rabouilleuse d'Honoré de Balzac
, vient jouer et comploter en compagnie des nostalgiques de l'Empire. La plus célèbre maison de jeu est le 113 qui possède huit salles dont six tables de roulettes. Au 154, le Club Polonais dit aussi le Club des Deux-billards, il faut une présentation et il y a une table dite « la table d’or » parce que les enjeux n’y sont mis qu’en pièces d’or ou en billets de banque. L'établissement est tenu de 1787 à juillet 1793 par deux directeurs, le chevalier Jean Baptiste de Coste ou de Costes de la Calprenède (1738-1826), non marié avec Adélaïde Marguerite Desmart 1766-1850, et le vicomte Esprit Boniface de Castellane (1763-1838) accompagné de Mlle Quincy, un ami intime du duc d'Orléans. Dans La Comédie humaine, Raphaël de Valentin mise sa vie au 33 et Rastignac croit trouver au n° 9 la fortune. Louis Verron consacre le deuxième chapitre de ses Mémoires d’un bourgeois de Paris à raconter ses aventures dans les maisons de jeu du Palais-Royal en 1818.· La prostitution
Toutes ces masses
d’argent en circulation attirent un monde interlope, bien décidé à en arracher
quelques bribes, et en particulier des filles de petite vertu, nombreuses et
entreprenantes qui en font un véritable « marché aux putains ». « C’est
surtout le soir, écrit Berthier de Sauvigny lorsque s’allument les lumières,
que le Palais-Royal prend son animation caractéristique ; c’est alors que
de leurs logements situés aux plus hauts étages, descendent les bataillons de
filles qui viennent se mêler aux promeneurs et faire la chasse au
client. » Ce sont également des habituées des cafés-caveaux très à la mode sous
le Premier Empire
et dans les premières années de la Restauration. Une aquarelle d’Opiz montre des
officiers des troupes d’occupation, à la fin de 1815, discuter tarifs avec
quelques filles aux coiffures très élaborées à la sortie de la fameuse maison
de jeu du 113, où, dit-on, Blücher perdit 1 million et demi, en une soirée. On notera la
manière dont les commerces utilisaient les arcades pour leur publicité (voir
celle du théâtre d'ombres chinoises de Séraphin sur l'une des arcades). La
poussée moralisatrice contre le jeu (qui rapportait gros à l’État et à la ville
en taxes et redevances) et la prostitution fut lente. En 1822, le préfet de
police interdit le racolage entre le 15 décembre et le 15 janvier
pour — prétexte avancé — que les femmes honnêtes puissent faire leurs
emplettes. Cette mesure est reconduite les années suivantes. Il faut attendre
1830 pour qu’il soit totalement interdit au Palais-Royal et 1836 pour que, sous
la pression deLouis-Philippe,
les salles de jeu soient fermées. Les théâtres et spectacles vont aller
s’installer dans les nouvelles artères. C’est la fin des années folles du Palais-Royal.
Le Palais-Royal de 1845 à 1900. En 1845 Jean-Eugène Robert-Houdin ouvre un théâtre de magie attenant au côté est du Palais-Royal au 11 de la rue de Valois. Le Palais-Royal est la victime de la Révolution de 1848 qui renverse Louis-Philippe. Le palais est pillé, les tableaux brûlés ou lacérés, les meubles et objets d’art jetés par les fenêtres. À nouveau remis dans le domaine de l’État, il devient le Palais-National.
Louis-Napoléon Bonaparte, président de la
République, veut consacrer le palais aux Arts. Deux salons s’y tiennent en 1850
et 1852 avec, pour l’occasion, une salle provisoire bâtie au centre de la cour
d'honneur. Empereur, il met le palais à la disposition de Jérôme Bonaparte,
dernier survivant des frères de Napoléon, qui y réside huit
ans jusqu’à sa mort. Son fils le prince Napoléon, surnommé Plon-Plon, d’abord installé dans l’aile de Nemours,
occupe après son mariage et la mort de son père, l’aile de Valois, laissant
l’aile de Nemours à sa femme Marie-Clotilde de
Savoie, fille de Victor-Emmanuel.
Pour l’essentiel, les appartements décorés par Fontaine pour les Orléans sont conservés, sauf ceux donnant sur la cour d’honneur réaménagés par l’architecte du Palais Pierre Prosper Chabrol en une longue suite de salons connus sous le nom de « Galerie des Fêtes » . Le prince, en opposition fréquente avec l’Empereur, y reçoit la société libérale du temps : Emile de Girardin, Sainte-Beuve, Taine, Renan, Gustave Flaubert. Le Ministère des Colonies s’installe dans l’aile de Montpensier. Les travaux de percement de l’avenue de l’Opéra en 1860 entraînent le réaménagement de la place du Théâtre Français (future place Colette) et la destruction d’une partie de la cour de Nemours. Le bâtiment de la Comédie-Française prend alors la physionomie que nous lui connaissons. Chabrol s’attaque à sa restauration intérieure. Un nouveau plafond est refait (qui devra lui-même être remplacé après l’incendie de la scène du théâtre le 8 mars 1900). En 1880, une réfection complète du Théâtre du Palais-Royal est entreprise par l’architecte Paul Sédille qui met en place à cette occasion un escalier de secours en façade pour ne pas modifier l’intérieur. Le théâtre connaît alors une période faste avec le triomphe de La Vie parisienne (1866) et d’Un fil à la patte (1894). Le 22 mai 1871, les communards incendient le Palais-Royal. Trois foyers sont allumés dans la nuit du 23 au 24, mais le feu est maitrisé dès le lendemain matin grâce à quelques habitants du quartier et à une trentaine d’ouvriers de la Banque de France. Seuls sont gravement endommagés l’aile droite de la cour d’entrée et les étages du corps de bâtiment central. Les destructions de mobilier et d'objets d'art sont beaucoup plus faibles qu'en 1848. Les façades endommagées sont restaurées à l’identique par Chabrol de 1872 à 1874. Le Palais-Royal sert alors à reloger le Conseil d’État à titre définitif et provisoirement la Cour des comptes, précédemment installés dans le Palais d’Orsay détruit par les incendies de la Commune. Vers 1900, l’Office central des Colonies s’installe dans la galerie d’Orléans sans la modifier. Vers la fin du siècle, de nombreux projets (Théodore Charpentier, Henri Deverin, Eugène Hénard) d’aménagement du quartier passant par une ouverture du jardin à la circulation donnent lieu à de vives polémiques et sont tous rejetés.
Le Palais-Royal de 1900 à nos jours
Le XXe siècle est un siècle paisible pour le
Palais-Royal qui continue à échapper à des projets d’architectes :
« Tour de cristal » de 30 m de haut dans le jardin (Ginouvier),
Ministère des Colonies de trois étages à la place de la galerie d’Orléans
(Guadet), percée du jardin de Bloch-Levalois (la voie transversale était
placée, non au milieu du jardin comme Deverin et Hénard, mais à la place de la
galerie d’Orléans). La seule transformation architecturale importante de cette
période est en 1933 la transformation de la galerie d’Orléans. Cette galerie,
qui était l’une des plus belles de Paris, abritait l’administration coloniale.
Dans une conception purement décorative, elle fut réduite à ses portiques
latéraux en démolissant les boutiques et la verrière qui la couvrait tout en
maintenant les deux péristyles qui l’encadraient, apportant sans doute au
palais une transparence et une luminosité perdues. Le commerce dans les
galeries, qui s'était maintenu au XIXe siècle,
périclite lentement pendant le XXe, pour
connaître un renouveau au début du XXIe.
Le commerce des décorations (Bacqueville, « le duc de Chartres »),
qui se maintient depuis la Restauration, reste sans doute pendant cette période
l'un des symboles du Palais-Royal. En 1926 y est installé l'Institut international de coopération intellectuelle (IICI). En 1959 s'installèrent, dans l'aile Montpensier le Conseil
constitutionnel créée par la constitution de 1958 et dans l’aile de Valois le nouveau Ministère de la
Culture dont André Malraux resta ministre
pendant plus de dix ans. Colette a passé une bonne
partie de sa vie au Palais-Royal au 9 de la rue de Beaujolais (plaque sur sa
maison). Lors de ses obsèques en 1954, un hommage officiel lui fut rendu dans
la cour d’honneur du palais. Jean Cocteau vécut longtemps au
36 rue de Montpensier. L’introduction de l’art contemporain au Palais-Royal en
1985 à l'initiative du ministère de la Culture dirigé par Jack Lang, avec
l’implantation d’une composition monumentale, l'œuvre de Daniel Buren Les Deux
Plateaux (par la suite communément appelée « colonnes de
Buren »), dans la cour d’honneur (qui servait alors de parking à quelques
privilégiés) déclencha une nouvelle bataille des anciens et des modernes,
teintée d’arrières pensées politiques. Elles sont devenues aujourd'hui l’une
des étapes incontournables du Paris touristique. Le Palais suit depuis
plusieurs années un plan de restauration. Après la restauration des colonnes de
Buren en 2009, l'année 2010 fut marquée par la restauration de la galerie de
Chartres, de la double rangée de portique de la galerie d'Orléans et des
façades rue de Valois. De janvier 2012 à mars 2013, pendant le temps des
travaux de rénovation sur sa scène historique, la Comédie-Française s’installe
dans un Théâtre éphémère, de 26 m sur 65 m, en bois et inséré dans la
galerie d’Orléans, pouvant accueillir 700 places en gradins. En juin 2015, le Palais-Royal
est choisi pour le dîner en blanc, qui se déroule
chaque année dans un lieu public. Wikipédia]. Entrons dans cette cours qui
servait de parking et l'on n'est plus étonné d'y trouver des plots empêchant
les voitures d’y stationner. (C’est une boutade que j’ai trouvé je ne sais plus
ou sur le net) . [En
1986 sous la présidence de François Mitterrand, le ministère de la Culture
confie à Daniel Buren né en 1938, la réalisation d’une sculpture de 3000 m²
dans la cour d’honneur du Palais Royal : « Les colonnes de
Buren ». Tout comme la Tour Eiffel en 1889, le Centre Georges Pompidou en
1977, l’intégration d’une oeuvre contemporaine au patrimoine historique va
provoquer une levée de boucliers.
Mais ces colonnes
et son environnement se sont dégradées au fil du temps et l'œuvre avait été
classée monument historique. En décembre 2007, l'artiste Daniel Buren laisse
éclater sa colère sur le "délabrement extrême" de son œuvre "Les
deux plateaux". En novembre 2008, la rénovation commence : Le
revêtement de surface (du simple asphalte) a été intégralement refait, le
réseau de circulation d'eau et le dispositif de fontainerie ont été entièrement
refaits, l'installation électrique, un court-circuit, a été rénové. Un nouveau
dispositif d'éclairage, totalement encastré, a été mis en place en surface. Le
coût de l'opération, "toutes dépenses confondues", s'élève à 5,3
millions d'euros, ainsi que 500.000 euros de mécénat par le groupe Eiffage.
Pour mémoire elles avaient coûté à l'État un peu plus d'un million d'euros.
Octobre 1985: La Commission supérieure des monuments historiques -qui est seulement consultative- donne un avis défavorable au projet «Les Deux Plateaux».
Automne 1985: Le chantier débute au Palais-Royal.
15 janvier 1986 : Des riverains du site et «l'Association pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France», saisissent le tribunal administratif de Paris en vue d'ordonner l'arrêt immédiat des travaux.29 janvier 1986: Le maire de Paris, Jacques Chirac, dresse un procès-verbal pour non-respect du Code de l'urbanisme. Pour ce type de travaux sur monuments classés, il est nécessaire de faire une déclaration au maire de la ville. Un arrêté est pris pour que soient interrompus les travaux.
20 février 1986: Le tribunal administratif de Paris prononce une ordonnance de «sursis à exécution», qui entraîne l'arrêt des travaux.
26 avril 1986: Le ministre de la Culture François Léotard décide de consulter à nouveau la Commission supérieure des monuments historiques.
28 avril 1986 : Daniel Buren assigne en référé le ministre de la Culture François Léotard: son œuvre est inachevée; elle est également menacée de destruction.
29 avril 1986: La Commission supérieure des monuments historiques se prononce contre l'achèvement de l'œuvre.
5 mai 1986 : François Léotard décide son achèvement en raison du droit moral de l'artiste. Ce dernier satisfait retire son référé en justice.
30 juin 1986: L'installation de l'œuvre de Daniel Buren est terminée dans la
cour d'honneur du Palais-Royal. Extraits du journal le Figaro lire l'article
complet sur lefigaro.fr >2016 /06/29].
Passons sous la galerie des jardins ou nous trouvons un vrai jardin. Traversons
ce dernier, passons sous la galerie de beaujolais, coupons la rue du même nom et
prenons la rue Vivienne après avoir fait un esse gauche-droite, nous longeons
la bibliothèque de France. [Le
site Richelieu-Louvois est le berceau historique de la Bibliothèque nationale
de France. Situé au cœur de la capitale, il se composait au XVIIe siècle de
plusieurs bâtiments de premier ordre : le Palais Mazarin, l'hôtel Tubeuf, la
Galerie Mansart... La bibliothèque est installée sur ce site au cours de la
première moitié du XVIIIe siècle. Elle abrite aujourd'hui des collections
exceptionnelles : les manuscrits (des plus anciennes traces d’écriture de
l’humanité aux manuscrits d’écrivains contemporains), les estampes et
photographies, les collections de musique et des arts du spectacle, les cartes
et plans et enfin le musée des monnaies, médailles et antiques. Parisinfo.com]. Remarquez au N° 10 de la rue le beau porche.
Nous débouchons rue du quatre septembre devant l'ancienne bourse de Paris [En 1563, une « place commune des marchands » est
instituée à Paris. Ancêtre de ce qui deviendra la bourse de Paris, elle est la
quatrième la plus ancienne du territoire français, la doyenne étant celle
de Lyon créée en 1540.
La première bourse de commerce à Paris est créée en 1639. C'est à partir de cette date que les courretiers de change, deniers et marchandises prennent le nom d'agents de change que le roi Charles IX a créés par un édit en 1572. Le statut d'agent de change est définitivement confirmé trois siècles plus tard en 1816, par ordonnance du roi Louis XVIII.
L’existence de sociétés par actions en France est ancienne. La Compagnie des Indes occidentales, créée en 1664, ainsi que la « Compagnie d’Afrique » et la banque générale de John Law font en 1716 l'objet d'une spéculation effrénée. Peu après, un arrêt du Conseil d’État du roi, le 24 septembre 1724, donne naissance à la Bourse de Paris. La présence des femmes y est dès l'origine proscrite, et ce jusqu'en 1967.
La Bourse de Paris a connu de multiples emplacements avant de s'installer définitivement au palais Brongniart : Grand-Pont, Hôtel de Soissons... mais elle a toujours demeuré au cœur de Paris. La Bourse de Paris au xviiie siècle occupe l'hôtel de Nevers, avant de transiter par plusieurs sites parisiens. Avec la promulgation du Code de Commerce en 1807, Napoléon consacre l'entrée définitive de la finance en France.
En 1808, Napoléon Ier pose la première pierre du palais Brongniart, conçu par l'architecte Alexandre-Théodore Brongniart et destiné à accueillir la Bourse de Paris, institution considérée d'ordre public et appréhendée par l'Empereur comme le « thermomètre de la confiance publique » à cause de la présence des rentes constituées 5 % (résultant du tiers consolidé de la banqueroute des deux tiers votée sous le Directoire) qui composent l'essentiel de la cote officielle, et dont le cours est suivi avec assiduité par Napoléon Bonaparte. Le bâtiment est finalement inauguré sous la Restauration le 4 novembre 1826.
Vers le milieu du xixe siècle, la Bourse de Paris est entraînée dans la grande spéculation sur les premiers chemins de fer, qui vient de Londres et se transmet via les premiers liens inter-bourses, comme les pigeons voyageurs et le télégraphe.
Le 5 mars 1886, Charles Gallo (maître adjoint dans une école, clerc d'huissier, avant de devenir anarchiste et d'être condamné pour fausse monnaie) lance une bouteille d'acide prussique depuis les galeries supérieures dans la corbeille de la Bourse, puis tire trois coups de revolver sans blesser personne. Devant la cour d'assises, il explique avoir voulu accomplir un acte de propagande par le fait. Il est condamné à 20 ans de travaux forcés.
À la fin du xixe siècle, la place financière parisienne connaît un rayonnement mondial très important, avec les grandes opérations en capital comme Suez, Panama et les emprunts russes.
- Une rue de 13 mètres (40 pieds) de largeur (la rue Notre-Dame-de-Lorette) aboutissant d'un côté à la de Larochefoucault et se dirigeant vers la rue du Faubourg-Montmartre, â la jonction de celle-ci avec les rues Saint-Lazare et des Martyrs ;
- 2° une autre rue de 11,70 mètres (36 pieds) de large (la rue Neuve-Saint-Georges), partant de la rue Saint-Lazare, vis-à-vis la rue Saint-Georges jusqu'à la rencontre de la première ;
-
3°
une place circulaire de 32,50 mètres (100 pieds) de diamètre (la place
Saint-Georges) au point de jonction de ces deux rues ;
- 4° enfin une troisième rue de 9,75 mètres (30 pieds) de large (la rue La Bruyère), formant embranchement avec la première et aboutissant sur la rue de Larochefoucault, le tout conformément au plan ci-joint.
Article 2 : cette autorisation est accordée à la charge par
les impétrants de supporter les frais de premier établissement du pavage et de
l'éclairage
des nouvelles voies,
d'y établir des trottoirs et de construire, sur le milieu de la place, une
fontaine dont le plan sera soumis à l'approbation de l'Administration, et en
outre de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris. Une fontaine centrale destinée
à l'origine à faire boire les chevaux, qui est tarie en 1906 par la
construction du métro, fait place en 1911 à un Monument
à Gavarni,
dû au sculpteur Denys Puech, comprenant également une
fontaine (remise en eau en 1995) et surmonté d'un buste du dessinateur. Sur le
socle figure en relief une scène du Carnaval
de Paris,
avec trois personnages, dont au milieu une débardeuse. Paul Gavarni (1804-1866) est spécialisé
dans la représentation de ces figures carnavalesques. Il s'agit du seul
monument parisien évoquant directement le Carnaval de Paris.
No 27 : Fondation
Dosne-Thiers.
Alexis Dosne possède des terrains dans le quartier. En 1824, il obtient de prolonger
la rue Saint-Georges et de lotir et vendre ces terrains en réalisant une
intéressante opération immobilière. Sur la place, il fait construire un hôtel
que sa femme vend pour 100 000 F à Adolphe Thiers quand celui-ci épousa sa
fille, Élise
Dosne.
Le 2 décembre 1851, pendant le coup d'État de Napoléon III, on vient arrêter Adolphe
Thiers dans sa chambre
En 1889, un autre cabaret, Le Moulin-Rouge, s'installe au bas de la butte Montmartre et rapidement il est suivi par de nombreux restaurants et bars. Peu à peu, il attire la clientèle des quartiers habituels du plaisir nocturne autour de la porte Saint-Martin et de la porte Saint-Denis, les souteneurs les suivent et fréquentent le bal de nuit de l'Élysée-Montmartre, au 80, boulevard Rochechouart. Le quartier est immortalisé par des artistes tels que Henri de Toulouse-Lautrec, Pablo Picasso, Vincent van Gogh, Maurice Neumont, Salvador Dalí.
Vers 1910, le « milieu du crime » jette définitivement son dévolu sur les quartiers de
Pigalle et de Montmartre. Place Pigalle, les cafés, La Nouvelle Athènes, La Kermesse, Le Petit Maxim's, L'Omnibus,
accueillent chaque nuit les truands et les souteneurs. À La Kermesse règne l'équipe de Coco Gâteau. Les souteneurs cherchent des
filles, pour en faire des prostituées qui seront
envoyées dans les bordels jusqu'en Argentine et aux États-Unis. Les tables de jeu
s'installent partout, des joueurs professionnels utilisent des cartes
maquillées. Le célèbre Tribout commence sa carrière à L'Omnibus ; après la guerre il tiendra Le Frolic's.
En 1918, avec les restrictions, sur l'alcool et la lumière, seuls les bordels restent ouverts après 21 heures, mais ils sont désormais aux mains des vrais hommes du « milieu ». Les clients y trouvent à profusion des prostituées et de l’alcool en cachette. Dans les années 1930, Pigalle devient l'épicentre de la pègre, les truands y installent leurs affaires, la place Blanche, la place Pigalle, les rues environnantes (rue Fontaine, rue de Bruxelles), voient fleurir leurs bars et ils y règlent aussi leurs comptes. Leurs maisons closes sont essentiellement dans le 9e arrondissement. Deux mille filles travaillent dans les 177 bordels. Dans les rues, les prostituées s'alignent tous les cinq mètres.
Les caïds de la traite des blanches se retrouvent place Blanche, à la brasserie Graff et au café de la Place Blanche qui accueille dans son sous-sol une boîte privée L'Aquarium où se retrouvent les truands. On les trouve aussi chez Le Rat mort, Le Pigall's et Le Monico, ils font couler le champagne à flots. Ils apprécient aussi le dancing Le Petit Jardin au « 26 boulevard de Clichy ». Le Tahiti est un des lieux de chasse préféré des souteneurs. Les artistes comme Joséphine Baker, Duke Ellington, Ernest Hemingway, Pablo Picasso et John Steinbeck s'encanaillent et sont aussi très présents. Au « 66 rue de Pigalle », le Bricktop's devient l'un des cabarets de jazz parmi les plus fameux des années 1930.
L'âge d'or de Pigalle se situe entre les années 1930 et 1960.
En 1932, débute une guerre dans le milieu, les truands
« corses » s'en prennent aux truands « parisiens ». Des
meurtres ont lieu devant L'Ange rouge (enlèvement
et liquidation d'Enoch Poznali, dit La Volga), La Boule
noire et le Zelly's. La police
multiplie les descentes, les rafles et les fermetures des cabarets. Peu avant
la guerre, l'héroïne arrive en masse. Elle se vend dans les bars et
les restaurants, et son commerce est contrôlé par des truands comme Joseph
Rocca-Serra, Vincent Battestini et André Antonelli.
La Seconde Guerre mondiale et l'Occupation allemande n'apportent pas beaucoup de changement aux affaires des truands du quartier. Les cercles privés, les tripots clandestins, les cabarets, les dancings, les boîtes de nuit et les bordels continuent à recevoir de la clientèle. Les membres de la Gestapo aiment se retrouver place Pigalle, au Dante et au Chapiteau, et rue de Pigalle, au Chantilly et à L'Heure Bleue.
À la Libération, la nouvelle loi Marthe Richard interdit
désormais en France les maisons closes, mais cette décision
ne fait pas disparaître la prostitution. Les prostituées se
retrouvent dans la rue ou travaillent dans les hôtels de passe. À la fin
des années 1950, la bande des Trois
Canards, de nom du bar qui leur servait de quartier général, rackettent les
hôtels de passe et les filles qui y travaillent. Les bars les plus courus
sont Le Charly's et Le Petit Noailles.
Dans les années
1960, de nombreux hôtels de passe sont poursuivis
pour proxénétisme et leurs
propriétaires sont obligés peu à peu de les fermer. Le nombre de prostituées
diminue de même, cependant le quartier reste très populaire pour faire la fête
avec ses fêtes foraines, ses baraques de striptease et ses bars à hôtesses. Le nombre de truands dans le quartier
diminue fortement durant cette même décennie ; plutôt que d'y réaliser des
forfaits, ils se contentent désormais d'y investir leurs gains. Dès le début
des années
1970, avec la libération des mœurs, les premiers cinémas
pornographiques s'installent, les boutiques de sex-shops se multiplient ainsi
que les salons de massages, et les premiers live-shows apparaissent, dans lesquels des couples
font l'amour en public. Wikipedia]. Nous voilà au pied de la Butte Montmartre. Prenons le boulevard de
Clichy sur la droite et remontons la rue des Martyrs sur la gauche, après la
petite rue pavée sans issu, André Gill, nous passons devant le cabaret chez
Michou [Tous les soirs depuis plus de 50 ans, Chez
Michou Paris accueille des spectateurs du monde entier dans son cabaret
travesti complètement déjanté à Paris. Éternellement vêtu d'un costume bleu
brillant et de lunettes bleues, Michou est l'un des personnages les plus
emblématiques de Montmartre. Disparu en janvier 2020, son cabaret d'artistes
transformistes qu'il nous aura laissé en héritage est un incontournable de
Paris. Michou était alors là, tout sourire, il interpelle ses hôtes et
enchaîne les blagues. À bientôt 85 ans, son énergie était presque
intimidante... Mais ici, tout le monde doit se mettre à l'aise ! Ce grand
panorama de la chanson française (Mireille Mathieu, Céline Dion, Line Renaud,
Aznavour, mais aussi Stromae !) et internationale (Grace Jones, Cher et Diana
Ross), chantée en live ou en playback par les Michettes travesties. Superbement
maquillées et costumées, les Michettes ne sont que paillettes et fantaisie : on
tombe amoureux du kitsch complètement assumé de ce cabaret
fantasque. On
resterait bien toute la nuit à danser avec les artistes de Michou. Extraie
sortiraparis.com].
Prenons à droite la rue Yvonne le Tac, coupons la rue des trois frères et
poursuivons par la rueTardieu après un petit esse gauche droite, nous sommes
place Saint Pierre au pied du jardin du Sacré Cœur [Montmartre ;
dominé par la basilique du Sacré-Cœur. Depuis le XIXe siècle, il a accueilli de nombreux
artistes tels que Picasso ou Modigliani et est
devenu le
symbole d'une vie rurale et autonome au sein même de la mégalopole. Jusqu'en 1860, Montmartre est une commune du département de la Seine. Cette année-là, en vertu de la loi d'extension de
la capitale, la commune est annexée par Paris à
l’exception d’une petite partie qui est attribuée à la commune de Saint-Ouen. La majorité du territoire de l'ancien Montmartre est donc
intégré dans ce qui devient le 18e arrondissement
de Paris, baptisé « des Buttes-Montmartre »
et constitué des quartiers
administratifs des Grandes-Carrières, de Clignancourt, de la Goutte-d'Or et de la Chapelle. De même que le quartier du
Marais, Montmartre n'a aujourd'hui aucune limite
géographique précise : c'est un quartier parisien « historique »
et non un « quartier
administratif ». Connu pour ses rues étroites et escarpées
flanquées de longs escaliers, ce secteur très touristique du nord de Paris
abrite le point culminant de
la capitale sur la butte Montmartre, une des buttes-témoinsgypseuses formées de part et
d'autre de la Seine et dénommées les « collines de Paris ». À 130,53 mètres, altitude du sol naturel à
l’intérieur du cimetière du Calvaire, il jouxte l’église Saint-Pierre
de Montmartre, plus ancienne église du Paris actuelle. Une étymologie de Montmartre veut
que ce toponyme (le nom désignant
ce lieu) se rattache à un mons Martis — « mont de
Mars » — car, à l'époque gallo-romaine, un temple dédié à Mars (dieu de la guerre) jouxtait un temple dédié à Mercure (dieu du commerce)
à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Pierre. Une autre étymologie serait mons Martyrum, le
« mont des Martyrs », une des rues historiques menant à Montmartre
s'appelant d'ailleurs « rue des Martyrs » :
victime des persécutions
antichrétiennes, saint Denis y fut décapité avec
deux autres coreligionnaires, Rustique et Éleuthère. Le « mont de
Mars » a donc pu être réinterprété vers le IXe siècle
en « mont des Martyrs », ou mons Martyrum — martyr venant du latin martus, « témoin» — et ensuite,
par dérivation populaire, en mont de « martre », martre
signifiant martyr en ancien français. La substitution toponymique de la
dénomination païenne par la dénomination
chrétienne reste cependant
hypothétique et la double étymologie (mont de Mars et mont des
Martyrs) est encore actuellement proposée. Il faudrait, « pour pouvoir trancher la question, savoir comment le
peuple, dans son langage parlé, appelait cette colline avant le IXe siècle, puisque
c'est à cette époque que les documents écrits enregistrèrent le changement de
nom.
1789-1860 : commune de Montmartre.
Lors de la formation des communes et des départements français (décret du 12 novembre 1789 de l'Assemblée nationale), Montmartre devint une commune du département de la Seine en mars 1790. Celle-ci se constitua avec difficulté, le mur de l'octroi, ou mur des Fermiers généraux, ayant peu de temps avant coupé l'ancienne paroisse en deux.
Le Haut-Montmartre procéda à l'élection de son propre conseil, qui se déclara favorable à la séparation entérinée le 22 juin 1790, Paris annexant le Bas-Montmartre (dans l'actuel 9e arrondissement). Son premier maire fut Félix Desportes, un bourgeois originaire de Rouen, qui s'installa place du Tertre en 1788. Il transforma son domicile en mairie et établit solidement cette municipalité jusqu'en avril 1793. Patriote zélé, il donne les prénoms de Flore Pierrette Montmartre à sa fille née en mai 1791. Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de « Mont-Marat».
La commune était délimitée par :
- au nord, la commune de Saint-Ouen (y compris une partie des puces de Saint-Ouen et la partie sud-est du cimetière parisien de Saint-Ouen) ;
- à l'est, le chemin des Poissonniers (limite avec la commune de La Chapelle) ;
- au sud, le mur des Fermiers généraux (limite avec la commune de Paris) ;
- à l'ouest, la commune de Clichy, puis après 1830, celle des Batignolles-Monceau.
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La commune était
constituée de deux pôles principaux : sur le sommet de la colline et son
versant méridional, le village de Montmartre proprement dit et dans la plaine
plus au nord, le village de Clignancourt qui formait une agglomération à part se développant le long du chemin des Bœufs (actuellement rue Marcadet). Au XIXe siècle, un nouveau hameau se développa
devant la barrière de
Rochechouart, le long de l'actuelle rue de Clignancourt, et la barrière Poissonnière (section de la rue des Poissonniers absorbée par le boulevard Barbès
et grande rue Royale, actuellement rue de Sofia). Ce village se
développa avec le lotissement du domaine du
Château-Rouge à partir de 1844 : rues Poulet, Frédéric (actuelle rue Myrha), Charles-Henri
(actuelle rue Doudeauville),
du Château (actuellement rue de Clignancourt) et Neuve-Poissonnière (élargie en
1863 pour former l'actuel boulevard Barbès).
En 1840-1845, la construction de l'enceinte de Thiers
partagea le territoire de la commune en deux.
Depuis le rattachement à Paris en 1860
Lors de l'extension de Paris du mur des Fermiers généraux à l'enceinte de Thiers, la commune de Montmartre est supprimée par la loi du 16 juin 1859 et son territoire est réparti comme suit :
- la plus grande partie, située à l'intérieur de l'enceinte de Thiers, est rattachée à Paris au sein du 18e arrondissement, appelée « Butte-Montmartre » et répartie entre les quartiers des Grandes-Carrières, de Clignancourt, de la Goutte-d'Or et de la Chapelle ;
- la petite partie restante, située hors des fortifications de l'enceinte de Thiers, est rattachée à la commune de Saint-Ouen.
C'est à Montmartre que se déclenche la Commune de Paris
en 1871, après la volonté d'Adolphe Thiers et de son gouvernement de récupérer
les canons de la Garde nationale
qui étaient alors stationnés dans le quartier. Après l'arrestation et
l'exécution de deux généraux dont l'un commandant une brigade chargée de les
récupérer, plusieurs quartiers, dont celui de Montmartre se révoltent :
c'est le début de la Commune qui durera du 18 mars 1871 jusqu'à la Semaine
sanglante à la fin du mois de mai 1871.
Habitants du maquis et des carrières
Entre le XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, le Haut-Montmartre de la butte
n'est pas un endroit bien famé, contrairement au Bas-Montmartre. Le Haut-Montmartre
est appelé le « maquis de Montmartre » sis dans la zone comprise
entre les actuelles rues Lepic et Caulaincourt, dont on peut voir
un vestige de nos jours aux allures de petit parc tranquille autour du boulodrome ou encore à
l'endroit du dit passage de la Sorcière. Ce terrain vague était construit de petits cabanons de bois
hétéroclites et insalubres, dans lesquels s’agglomérait une population sans le
sou composée d'ouvriers, de paysans déracinés ou d'artistes bohémiens : les rebuts
de la société parisienne d'alors. Si par ailleurs, la population de Montmartre
est majoritairement composée de vignerons, de laboureurs et de meuniers tenant d'ailleurs cabarets ou guinguettes les dimanches et jours fériés, y habitent également les carriers, et les carrières de Montmartre ouvertes où ils travaillent offrent longtemps un refuge aux
voleurs et aux vagabonds de la grande ville,
jusqu'à ce qu'elles ferment. Au milieu du XIXe siècle, cette population
se transforme majoritairement en cabaretiers, propriétaires de
guinguettes et de tables d'hôtes, avec une minorité
se composant généralement d'employés, d'ouvriers, de
petits rentiers chassés par les démolitions
haussmanniennes de Paris et attirés par des loyers et certains
produits de consommation (sans droits d'octroi à payer) moins chers qu'à Paris. Cette gentrification lui fait gagner en
sécurité.
Artistes de Montmartre
Aux XIXe et XXe siècles,
Montmartre devient un lieu phare de la peinture, où notamment le Bateau-Lavoir ou la place du Tertre accueillent des
artistes comme Camille Pissarro,
Henri de
Toulouse-Lautrec, Théophile Alexandre
Steinlen, Vincent van Gogh, Maurice Utrillo, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso… Plus tard, les
artistes peintres abandonnent peu à peu l'endroit, préférant se réunir
désormais dans le quartier du
Montparnasse situé sur la Rive gauche. En 1930 cependant,
est conçue la cité
Montmartre-aux-artistes wikipédia].
Montons au Sacré Cœur par le jardin Louise Michel [Il
se situe au pied de la basilique du Sacré-Cœur, qui fut érigée par la IIIe
République après l'écrasement de la Commune, grâce à une souscription
nationale à laquelle participèrent 10 millions de fidèles. De style
romano-byzantin, elle est édifiée avec la pierre blanche que l’on trouvait au
siècle dernier dans les carrières de Château-Landon. Cette pierre a la
particularité de secréter une substance blanche sous l’effet de l’eau, le
calcin, ce qui lui a permis de résister à la pollution. Elle est omniprésente
sur toute la Butte Montmartre, et notamment dans le square Willette, dont les
fontaines et les escaliers en sont les meilleurs exemples. L’usage de cette
pierre importée d’un autre quartier de la Capitale ne doit pas faire oublier
que Montmartre était aussi réputée pour ses carrières de gypse. Exploitées deux
siècles durant, elles donnèrent son nom à la place blanche qui recevait
régulièrement les poussières de gypse au passage des véhicules en provenance de
Montmartre. Au tout début du XIXe siècle, le zoologiste Georges Cuvier
découvrit des fossiles de plus de 43 millions d’années incrustés dans des
fragments de gypse. Cette découverte extraordinaire pour l’époque aboutit à la
création de la paléontologie, en 1834. Ce sont ces mêmes carrières qui
donnèrent à la butte sa physionomie si particulière. Les concepteurs furent
obligés de respecter ses courbes fortement dénivelées, ce qui donna les fameux
escaliers en pente raide empruntés par les
plus téméraires. Imaginé par
l’ingénieur Alphand en 1880, une série de glissements de terrain dus à la
présence des anciennes carrières de gypse retardèrent l’achèvement des travaux.
Ils furent repris par l’architecte Jean-Camille Fromagé, concepteur du jardin
des serres d’Auteuil. D'abord nommé square Saint-Pierre, puis square Willette à
partir de 1927, il porte le nom de Louise Michel depuis 2004, en hommage à
Louise Michel (1830-1905), institutrice montmartroise, figure emblématique de
la Commune de Paris en 1871. Une fontaine monumentale de Paul Gasq (1932),
dédiée aux dieux marins, coiffe les dédales du jardin. Il dévale les
pentes de la Butte-Montmartre, dévoilant à l’Est des allées romantiques où le
promeneur fatigué peut faire une halte à l’ombre d’arbres remarquables : un
marronnier d’Inde de 20m de haut et 3,30m de circonférence (1902), un
ptérocarya du Caucase de 20m de haut et 3,60m de circonférence (1899), et le
plus gros févier d’Amérique de l’arrondissement, avec ses 3m de circonférence
(1914), mais aussi un araucaria, un figuier, un grenadier, un ginkgo biloba, un
magnolia… Attardez-vous dans le jardin devant les deux beaux spécimens
d’orangers des Ossages de 17m de haut (1922). Ce nom insolite est celui d’une
tribu indienne du Missouri, qui avait l’habitude de se peindre le visage avec
la teinture orange extraite de ses fruits et de son écorce. Par temps de pluie,
on peut apercevoir dans les fissures de son tronc ces tons orangers qui sont
particulièrement vifs au niveau des racines. Un spectacle étonnant ! Sa
situation en hauteur et sa végétation foisonnante l’isolent parfaitement du
tumulte des rues environnantes. La petite fontaine des Innocents, située dans
la partie basse, à l’Ouest du jardin, sur laquelle est inscrite la devise de
Rabelais "Mieux est de ris que de larmes escrime", est l'œuvre du
sculpteur Derre (1907). Si vous préférez accéder à la Butte par une ascension
originale en funiculaire (en travaux actuellement), sachez que le tout nouveau
modèle réalisé en 1992 est l’œuvre de
l’auteur du TGV Atlantique ! paris.fr].
Prenons le temps de grimper dans ce square et arrivée sur le parvis de regarder
les toits de Paris et bien plus loin. Faisons le tour de l’église [Depuis la nuit des temps, Montmartre a été un lieu de
culte : les Druides gaulois, les Romains avec les temples dédiés à Mars et
Mercure, l’Église Saint-Pierre, la plus ancienne de Paris, reconstruite près de
l’Abbaye Royale de Montmartre au XIIè siècle par le roi
Louis VI et sa femme Adélaïde de Savoie… Enfin, le
Sacré-Cœur, érigé à la fin du XIXè siècle. Par sainte
Geneviève, qui vivait au Ve siècle, nous connaissons l’existence de
saint Denis. C’est par elle que ce premier évêque de Paris entre dans
l’histoire ; car il est raconté dans la vie de cette sainte écrite par un
de ses contemporains que, vers 475, elle décida le peuple parisien à élever une
chapelle sur le lieu où il fut martyrisé. La chapelle primitive construite sur
la Butte en l’honneur de saint Denis tombait en ruine au IXe
siècle. Elle fut reconstruite à cette époque, la colline de Montmartre étant un
lieu de pèlerinage extrêmement fréquenté. Outre saint Denis, on y vénérait les
ossements d’un grand nombre de chrétiens anonymes martyrisés au cours des
persécutions et qui ont contribué à faire appeler la colline : « mont
des Martyrs » (Montmartre)
En 1559, un incendie détruisit une grande partie de l’abbaye des
Bénédictines de Montmartre qui se trouvait au sommet de la Butte et, depuis
lors, le mal alla s’aggravant jusqu’en 1611, époque où Marie de Beauvilliers
qui, pendant près de soixante ans, gouverna l’abbaye, entreprit la restauration
du Martyrium qui se trouvait au flanc de la colline. Autour de cette chapelle
fut construit une nouvelle abbaye dite « d’en bas » reliée à celle
d’en haut par une galerie longue et voûtée.
Au cours des travaux, le 11 juillet 1611, on mit à jour un escalier
conduisant à l’ancienne crypte, sanctifiée, disait-on par saint Denis. Cette
découverte fit grand bruit. Marie de Médicis et plus de soixante mille
personnes se rendirent sur les lieux, créant un nouveau courant de dévotion.
A la fin du XIVe siècle, le roi de France Charles VI,
après la guérison momentanée d’un premier accès de folie et après avoir échappé
par miracle aux flammes d’un incendie, accomplit un pèlerinage d’action de
grâces au Martyrium de Montmartre. En 1525, quand François Ier eut
été fait prisonnier à la bataille de Pavie, le peuple de Paris en foule vint à
Montmartre prier le patron du royaume pour que cesse la grande désolation.
Le 15 août 1534, c’est à Montmartre que saint Ignace, saint
François-Xavier et leurs compagnons fondèrent, en quelque sorte, la Compagnie
de Jésus.
L’Abbaye de Montmartre, durant des siècles, est un foyer intense de vie
religieuse et un lieu fréquenté de pèlerinages. En 1792, les Bénédictines sont
dispersées par la Révolution française et le monastère détruit de fond en
comble. La dernière abbesse, Marie-Louise de Montmorency-Laval, monte sur
l’échafaud le 24 juillet 1794 et son sang permet la miraculeuse
résurrection de vie religieuse qui s’opérera quatre-vingts ans plus tard sur la
Butte sacrée.
Il ne subsiste à l’heure actuelle de l’abbaye des Dames de Montmartre que
l’église Saint-Pierre, dont le chœur servait de chapelle aux religieuses.
1870, la guerre éclate entre la France et l’Allemagne.
Le Concile qui se tenait au Vatican est interrompu et le pape, qui n’est plus
protégé par les troupes françaises, se considère prisonnier dans la cité du
Vatican ! En France, c’est la défaite militaire et l’occupation d’une
partie du pays par les troupes allemandes.
La démarche de Messieurs Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury est
spirituelle. Ils font vœu de construire une Eglise consacrée au Cœur du Christ
« en réparation » (c’est-à-dire en pénitence pour les infidélités et
les péchés commis) car pour eux, les malheurs de la France proviennent de causes
spirituelles plutôt que politiques.
Fin 1872 : Le Cardinal Guibert, archevêque de Paris, approuve ce vœu et
choisit Montmartre. Fin
1873 : Il obtient de l’Assemblée Nationale une loi qui déclare d’utilité
publique la Basilique, permettant ainsi que le terrain soit affecté à la
construction d’une église. A cette époque, la construction d’une Basilique dédiée
au Cœur du Christ contraste avec la série de Basiliques dédiées à Marie
construites durant la même période : Lourdes, Notre-Dame de Fourvière à
Lyon, Notre-Dame de la Garde à Marseille… Les travaux sont financés par des collectes de dons
dans la France entière – souvent des offrandes modestes - dont les noms des
donateurs sont gravés dans la pierre. 1er février
– 30 juin 1874 : concours public pour élire le meilleur projet pour
la construction de la Basilique. L’architecte Paul ABADIE
remporte le concours. 16 juin 1875 : pose de la première. 5 juin
1891 : inauguration solennelle de la Basilique, à laquelle
il manque encore le grand dôme, par le Cardinal RICHARD,
archevêque de Paris. 20 novembre 1895 : une cloche de 19
tonnes fondue en 1891 à Annecy est offerte à la Basilique du Sacré-Cœur par la
Savoie. C’est la célèbre « Savoyarde ». 6 avril
1912 : achèvement du campanile et mise en place de la
croix du lanternon. 1914-1918 : la Première guerre mondiale suspend la consécration de
la Basilique, initialement prévue le 17 octobre 1914. 16 octobre 1919 : consécration de la basilique par
le Cardinal AMETTE, archevêque de Paris, et sous la présidence du Cardinal
VICO, légat du Pape Benoît XV.
Le Vœu National, une réaction à la Commune ? Une idée fausse à balayer !
De nombreux guides touristiques présentent le projet de construction de la Basilique comme une réaction aux exactions commises pendant la Commune de Paris. Afin de corriger cette idée communément répandue, parcourons de plus près l’histoire du Vœu National…
Fin novembre 1870, M. Beluze, membre du Conseil général des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul à Lyon, écrit à Adolphe Baudon (1819-1888), président général de ces Conférences, pour l’informer du Vœu des Lyonnais et lui suggérer un Vœu semblable pour Paris. Ce dernier propose une campagne à l’Univers, le journal de Louis Veuillot (1813-1883), qui dès le 13 décembre lance la suggestion d’une construction sur la butte Montmartre.
Début décembre, M. Baudon écrit à son tour à son bras droit
Alexandre Félix Legentil (1821-1889), membre du Conseil général de cette même
Société, et réfugié à Poitiers du fait de la guerre, pour lui en soumettre
l’idée, proposant que la nouvelle église soit dédiée à la Vierge. Celui-ci
accueille la proposition avec enthousiasme, mais suggère à son président que le
sanctuaire soit dédié au Sacré-Cœur. Ce dernier, ainsi que les autres membres
du Conseil général de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, se montrent
réticents à ce changement de vocable, craignant que - la dévotion au Sacré-Cœur
n’étant pas encore assez répandue dans les habitudes de piété des Français - il
soit difficile de réunir les fonds nécessaires à l’érection de ce nouveau
sanctuaire.
Le 8 décembre 1870, Alexandre Félix Legentil, qui a pris entre-temps
connaissance de l’opuscule du Père de Boylesve, fait part à ce dernier du
courrier récemment reçu : « Mon Révérend Père, Il y a quelques jours,
je reçus de M. Baudon, président général de la Société de Saint-Vincent de
Paul, une lettre où je remarquais ce passage : "M. Beluze
(fondateur du Cercle catholique du Luxembourg), en m’annonçant que Lyon avait
fait le vœu de rebâtir Notre-Dame de Fourvière, dans le cas où la ville serait
épargnée, proposerait un vœu analogue pour Paris. Qu’en pensez-vous ? Cela
serait bien beau, mais bien difficile. Cependant, il ne manque pas d’églises à
bâtir dans les quartiers annexés, et Notre-Dame de la Délivrance ne serait pas
un titre vain, si on obtient cette délivrance." Je répondis sur-le-champ à
M. Baudon, que j’accueillais avec grand plaisir cette idée, et que je
souscrirais certainement, dans la mesure de mes ressources, à l’érection d’une
telle église,… ou d’une église dédiée au Sacré-Cœur.
Monsieur Baudon insiste sur le vœu de bâtir une église à Paris, soit sous le
vocable du Sacré-Cœur, soit sous celui de Notre-Dame de la Délivrance, et il
fait observer, avec raison, qu’il serait utile de créer une paroisse dans un
des quartiers qui en manquent le plus, parce qu’on serait, par-là, plus sûr de
l’appui de l’Archevêché, lequel est indispensable.
Quoi qu’il en soit, mon Révérend Père, l’idée, sauf les détails de réalisation, me paraît bonne : vu les circonstances présentes, il me semble urgent de la propager. J’y attache d’autant plus d’importance, qu’exilé moi-même de Paris, et désirant ardemment y rentrer, je soupire après la délivrance, et je dis bien haut qu’elle ne peut venir que d’un acte éclatant de la droite du Très-Haut.
D’après les conseils de mon excellent ami, M. Bain, je m’adresse à vous, en vous demandant vos conseils et votre appui pour propager l’idée que je viens d’exposer, et que je ne prétends pas avoir inventée. Vous verrez par quels moyens il est
possible de provoquer des adhésions ou des
souscriptions, parmi les exilés de Paris que vous pouvez atteindre au Mans, à
Poitiers ou ailleurs, et aussi parmi les habitants de la province, car, en ce
moment plus que jamais, la cause de Paris est la cause de la France. »
Lettre d’Alexandre Félix Legentil au Père de Boylesve, 8 décembre 1870
A la suite de ce courrier, Alexandre Félix Legentil - qui promet
devant son confesseur le Père Gustave Argand S.J.(recteur du collège St-Joseph
de Poitiers) de se dévouer à ce qu’il considère comme une œuvre de réparation
indispensable au salut de la France - rédige une première formule de Vœu au
Sacré-Cœur (le "Vœu de Poitiers"), qui a en vue la délivrance de
Paris. Il la montre à Mgr Pie, évêque de Poitiers, et lui demande
l’autorisation de la propager. L’évêque refuse d’engager sa propre
responsabilité sur ce projet destiné à la capitale, mais laisse libre
M. Legentil d’agir comme il le désire. Aussitôt, celui-ci fait imprimer le
texte du Vœu - nous sommes alors fin décembre - Vœu qu’il diffuse largement en
France, et jusqu’en Suisse.
La Commune a eu lieu entre 18 mars et 28 mai 1871 et donc Mr Legentil n’a pas pu avoir connaissance de ces événements en émettant son Voeu.
Le Comité de l’Œuvre en 1872 puis le vote à l’Assemblée en 1873 poursuivent l’idée de 1870 devenue " Vœu National " et non seulement parisien... https://www.sacre-coeur-montmartre.com/francais/histoire-et-visite/article/histoire].
Dans les années 1960, de nombreux hôtels
de passe sont poursuivis pour proxénétisme et leurs
propriétaires sont obligés peu à peu de les fermer. Le nombre de prostituées
diminue de même, cependant le quartier reste très populaire pour faire la fête
avec ses fêtes foraines, ses baraques de striptease et ses bars à
hôtesses. Le nombre de truands dans le quartier diminue fortement durant cette
même décennie ; plutôt que d'y réaliser des forfaits, ils se contentent
désormais d'y investir leurs gains. Dès le début des années 1970, avec la libération
des mœurs, les premiers cinémas pornographiques s'installent, les boutiques de
sex-shops se multiplient ainsi que les salons de massages, et les premiers
live-shows apparaissent, dans lesquels des couples font l'amour en public.
Wikipedia]. Pronons la rue du Cardinal
Guilbert situé sur la droite en sortant de la Basilique passons le chevet par
la rue de la Bonne et descendons les escaliers de la petite rue pavée. Au
carrefour prenons à gauche la rue Becquerel, (Nous trouvons quelques belles façades).
Au carrefour nous faisons un esse droite-gauche et prenons la petite rue pavée
du Mont Cenis, grimpons les escaliers, poursuivons la rue du Mont Cenis jusqu’à
la rue Norvins que nous prenons à droite, puis à droite la rue des Saules,
descendons jusqu’aux vignes du Clos Montmartre [Le vignoble pousse sur le flanc nord de la butte Montmartre, le
long de la rue Saint-Vincent et de la rue des Saules. De part et d'autre
se trouvent deux bâtiments montmartrois célèbres : le cabaret Au Lapin Agile et le musée de Montmartre. L'existence de vignes à Montmartre est attestée dès 944. Au XIIe siècle, des vignes sont plantées par
les dames de l'abbaye de Montmartre fondée par Adélaïde de Savoie.
L'appauvrissement de l'abbaye amène celle-ci à vendre ses parcelles de vigne.
Au XVIe siècle, les habitants de Montmartre, localité située
alors hors Paris, sont principalement laboureurs-vignerons. Les vignes sont
cultivées du sommet de la Butte jusqu'aux plaines environnantes. Tour à tour
vin blanc puis rouge, le vin de Montmartre est connu sous différentes
appellations : « Le clos Berthaud », « La Goutte
d'or », « Le Sacalie », « La Sauvageonne » ou encore
plus tard, « Le Picolo ». Au XVIIe siècle,
le vin de Montmartre est un petit vin réservé à la consommation locale. Un
dicton populaire de l'époque se moque de sa qualité qui semble être ici
exclusivement diurétique. Au début du
XVIIe siècle, à l'emplacement actuel du
Clos-Montmartre, s'élève une guinguette champêtre. Son nom,
Le Parc de la Belle Gabrielle, vient du voisinage d'une maison qui
aurait appartenu à Gabrielle d'Estrées, maîtresse du roi Henri IV. Au XVIIIe siècle, la
colline est recouverte aux 3/4 de vignes et le vin, non soumis aux droits d'octroi car en dehors de Paris, a favorisé l'ouverture de
tavernes et cabarets. À l'endroit des vignes actuelles, il y avait un jardin et
une maison où habitait Aristide Bruant. Toulouse Lautrec est venu peindre
dans ce jardin et, dans la maison à côté, ce fut Renoir, dans ce qui est maintenant le musée de Montmartre.
Plus tard, le lieu se transforme principalement en terrain vague, asile pour
les clochards et terrain de jeux pour les enfants du voisinage. Lorsque
Montmartre est annexée à Paris en 1860, les habitations se développent au détriment de la
vigne restante. À la mort d'Aristide Bruant, la ville de Paris rachète le lieu.
En 1930, il est prévu d'y construire des immeubles. C'est sans compter sur la
mobilisation des habitants du quartier qui s'opposent à ces constructions. Le
préfet de l'époque les entend et rend le terrain inconstructible. Après la disparition
complète de ses vignes en 1928, Montmartre est replanté cinq ans plus tard de
2 000 pieds de gamay et de pinot noir provenant du
domaine de Thomery, près de Fontainebleau. Situés dans le 18e arrondissement
de Paris à l'angle de la rue des Saules et de la rue Saint-Vincent, les
2 000 m2 du Clos-Montmartre s'étendent à l'emplacement de
l'ancien square de la Liberté, aménagé par le
dessinateur Francisque Poulbot,
fondateur de la République de
Montmartre, en 1929. L'exposition au nord du Clos-Montmartre
en fait une sorte d'aberration viticole, ce qui explique que sa vendange a lieu
fort tard, c'est-à-dire à la mi-octobre par les personnels publics-vignerons du
service des parcs et jardins de la Ville de Paris. En 1933, la ville de Paris,
répondant aux vœux de la société Le Vieux Montmartre, crée le Clos-Montmartre
en plantant 2 000 pieds de vigne (0,15 hectare) au nord de la
butte, afin de limiter l'expansion immobilière. La première Fête des vendanges
en 1934, parrainée par Mistinguett et Fernandel, a lieu en présence
du président de la
RépubliqueAlbert Lebrun. Mais il n'y avait
pas encore de raisin. Donc on achète du raisin aux Halles et on accroche des grappes avec du fil afin que les
parrains puissent les couper. Cette vigne (il reste aujourd'hui
1 762 pieds selon les propos de Gilles Guillet, grand maître de la
Commanderie du Clos-Montmartre dans l'émission Les Escapades de
Petitrenaud) aujourd'hui « comprend
les variétés les plus classiques des provinces viticoles de France, ainsi
qu'une sélection d'hybrides vigoureux et fertiles ». L'ensemble est
embelli par des plantations décoratives. Actuellement, il y a 30 cépages
différents ; 70 % de ces cépages sont anciens. On remplace petit à
petit les pieds par des vignes venant de Suisse. Le vin a longtemps été
considéré comme de la piquette mais ce n'est plus
le cas actuellement car tout est fait pour que le vin soit excellent. En 2016,
une œnologue et un vigneron s'occupent de cette
vigne. L'accès du public n'est pas autorisé, sauf pour des occasions
exceptionnelles, comme la Fête des jardins, organisée chaque automne depuis
1980 par la mairie de Paris. Chaque année, au mois d'octobre, est organisée à
Montmartre une Fête des vendanges
de Montmartre, avec un défilé réunissant les associations
montmartroises et des confréries vinicoles de provinces invitées. Il est
organisé des visites commentées ; il faut réserver en ligne. La récolte de
l'année 2016 était de 1 950 kg. La cueillette du raisin ne donne pas
lieu à une manifestation publique particulière. Il est pressé ndans les caves de
la mairie du 18e arrondissement. Le vin est ensuite
vendu aux enchères. Le bénéfice
revient aux œuvres sociales de la Butte. Wikipédia].
Revenons sur nos pas et retraversons la place du Tertre [Elle correspond au centre de l'ancien village de Montmartre, à
quelques mètres de la basilique du
Sacré-Cœur et de l'église Saint-Pierre
de Montmartre. Avec ses nombreux artistes dressant leurs
chevalets chaque jour pour les touristes, la place du Tertre est un rappel de l'époque où Montmartre
était le lieu de l'art moderne : à la fin du XIXe siècle
et au début du XXe siècle, de
nombreux peintres comme Toulouse-Lautrec, Poulbot Picasso, Modigliani et Utrillo y vivaient. Elle
est un des lieux de Paris les plus visités par les touristes. On y trouve la
première mairie de Montmartre, installée en 1790 au domicile du premier maire, Félix Desportes,
et le restaurant À la Mère Catherine, fondé en 1793. Elle jouit d'une grande renommée, en France
comme à l'étranger : à Liège (en Belgique
) par exemple,
chaque été depuis 2005, une place pittoresque du vieux quartier d'Outremeuse accueille autour du
15 août artistes, artisans, musiciens et dessinateurs dans le cadre d'une fête
dénommée « Place du Tertre ». Cette place, qui est le centre de
l'ancienne commune de Montmartre, était déjà formée au XIVe siècle
et bordée par le mur de clôture de l'abbaye de Montmartre. Elle est tracée sur le plan de Jouvin de
Rochefort de 1672. C'est sur cette place que se dressaient
les fourches patibulaires des abbesses de Montmartre. À la fin du siège de Paris, les Gardes nationaux y entreposèrent une partie des 171 canons qui étaient stockés
sur la butte. Le 18 mars 1871,
le général Lecomte tenta de les enlever, ce qui provoqua une émeute qui sera à l'origine de la Commune de Paris de 1871. Le 24 décembre
1898, une voiture à pétrole pilotée par Louis Renault, son constructeur,
atteignit la place du Tertre. La place a
régulièrement été le théâtre de batailles juridiques entre les associations de
défense des artistes et les pouvoirs publics. Dans les années 1990, le collectif
Association pour la défense des droits des artistes peintres de la place du
Tertre était opposée à un acte de règlementation de l'espace public édicté par la
mairie de Paris qui divisait la place en 140 emplacements de 1 m2
réservés aux peintres, aux portraitistes et aux silhouettistes qui, pour
obtenir l'autorisation d'y exercer leur profession, devaient s'acquitter d'une
redevance forfaitaire annuelle. L'affaire, portée devant le Conseil d'État,
a été réglée par l’arrêt du 11 février 1998 (« Ville de Paris c.
Association pour la défense des droits des artistes peintres ») : les
juges du Palais-Royal ont cassé les arrêts des juridictions de fond et d'appel
en donnant finalement raison à la mairie de Paris. De plus, depuis
les années 1980, l'espace réservé aux
artistes a diminué de manière drastique
au profit des terrasses de restaurants et des cafetiers, créant des conflits
récurrents. Bien que la mairie de Paris ait décidé en 1983 de créer un
« carré des artistes » afin de créer une situation équitable, les
huit restaurateurs présents sur la place ne cessent de grignoter l'espace
disponible et disposent aujourd'hui, en 2018, de 80 % de cet espace, le
sentiment général étant que la mairie privilégie les restaurateurs. Wikipédia].
Reprenons la rue Norvins sur la droite, longeons la citée des arts et le
jardin
de Frédéric Dard, dans le bas prenons la rue Girardon sur la gauche, au
carrefour avec la rue Lepic, nous trouvons le Moulin de la galette
[Le Moulin de la Galette se trouve mentionné pour la
première fois en 1622 sous le nom de Moulin du Palais. Il rentre dans le
patrimoine de la famille Debray en 1809 et fait de la farine. Transformé aussi
en guinguette en 1870, il fait double emploi avec le Moulin Radet voisin. Les
Debray décident donc de ne garder qu'un seul moulin : le choix se porta sur le
butte-à-fin qui récupère alors vers 1895 le nom de Moulin de la Galette. Très fréquenté par les peintres, il connaîtra son heure de gloire en étant
peint par Renoir dans "Le Bal du Moulin de la Galette", et inspira
aussi Toulouse-Lautrec et Picasso. Avec le Moulin Radet, c'est le dernier
rescapé des trente moulins qui ornaient jadis la butte Montmartre. C'est aussi
le seul en parfait état de marche. Il ne se visite pas de l'intérieur et l'on
ne peut l’apercevoir que depuis la rue Lepic à une certaine distance, il est
placé en hauteur. https://www.parisinfo.com/musee-monument-paris/71116/Le-Moulin-de-la-Galette]. Poursuivons de descendre la rue Lepic, prenons sur la gauche la
rue de l’Armée d’Orient, nous retrouvons la rue Lepic que nous prenons à
gauche, puis la rue Durantin également à gauche. A la fourche poursuivons à
gauche la rue Garreau, au carrefour avec la rue Ravignan poursuivons par la rue
des trois Frères. Au 54 de la rue prendre sur la droite les escaliers du
Passage des Abesses, en bas des escaliers sous un porche avec une grille nous
trouvons l’entrée du jardin des
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Sur cette place nous trouvons un édicule Guimard au dessus de la trémie du métro qui n’est pas à son emplacement d’origine. La Station, Les Abbesses se situe sur la ligne 12 du métro. Anciennement Ligne de la compagnie Nord Sud, créé en 1902 et qui n’avait pas fait appel à Guimard pour protéger ses trémies d’escaliers. L’édicule provient de la station Hôtel de Ville (démonté en 1974). (Se qui est étonnant c’est que la RATP construisit un édicule dans les années 2000 Place saint Opportune à deux pas de l’Hôtel de Ville…). La trémie était protégée par un élégant garde corps en fer forgés.
Arrêtons-nous à l’église saint Jean de
Montmartre, tout de brique et de Béton [C’est au
pied de la butte Montmartre
que le béton armé apparaît pour la
première fois au grand jour dans l’art sacré. Cette première église en ciment
armé (1894-1904) revêtue de briques et de céramiques (grès flammés et
pastillés) est influencée par le style Art nouveau. L'église Saint-Pierre
de Montmartre ne suffisait plus pour accueillir les fidèles du
fait de l'augmentation de la population dans cet arrondissement. La nouvelle
église est construite de 1894 à 1904 par l'architecte Anatole de Baudot. Elle se
caractérise notamment par sa structure en béton armé qui, à l'intérieur,
n'est pas décorée. L'architecte fait construire l'église en utilisant le
système Cottancin inventé par l'ingénieur Paul Cottancin (1865 - 1928) en
1889. Ils réaliseront ensemble le Théâtre des 7 collines à Tulle. La construction de
l'église commence sans autorisation officielle, à l'initiative du curé de la
paroisse, qui rassemble une partie des fonds nécessaires avec l'approbation de
son évêque. La construction de l'église provoqua une réprobation générale
malgré le prestige de son architecte et certains prédirent son effondrement
prochain. Les travaux commencèrent en 1894 mais un procès fut intenté pour non-conformité avec les règles
d’urbanisme à cause de ses planchers de 7 cm d’épaisseur et de ses piliers
de 50 cm de diamètre seulement pour 25 mètres de hauteur : le
ministère des cultes et l'administration
de la ville de Paris font arrêter le
chantier entrepris, considérant que l'utilisation de béton armé ne convient pas
pour l'intérieur d'une église. Il s’ensuivit une ordonnance de démolition non
exécutée et une longue procédure. Le curé parvient toutefois à intéresser des
experts réputés en matière d'architecture d'église, qui font autoriser la
reprise des travaux. C'est donc à l'initiative du clergé que la solution
innovante est mise en œuvre, sans soutien ni de l'administration de la ville ni
de la communauté paroissiale. Le chantier put reprendre en 1902 et fut achevé en 1904. Cette première église en ciment armé est un événement discret.
Elle débute la longue carrière de ce matériau dont on était loin de mesurer la
portée en ce début de XXe siècle. Wikipédia].
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Descendons jusqu’à la rue Houdon que nous prenons à droite, puis la petite rue pavées de Piemontési que nous prenons également à droite, puis à gauche la rue Verron se trouvant juste avant les escaliers, nous retrouvons la rue Lepic que nous prenons à gauche (Je volais prendre le Passage Lepic, mais le passage est fermé par une grille). Poursuivons de descendre la rue Lepic jusqu’à la place Blanche et son métro.
Moulin de la Galette
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