samedi 2 octobre 2021

Randonnée Le Plus Loin Possible 2021; Etape 2036 - Portbail - Lessay

Septembre 2021

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Le code mobile de cette randonnée est b301901

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Randonnée Le Plus Loin Possible 2021; Etape 2036 - Porbail Lessay

Jeudi 2 septembre

Km  Temps  arrêt    V/d    V/g dénivelé

33     6h15   1h00     5,3     4,6     675 +


Je sorts du village par la D 15 et au pont aux 13 arches, prenons la petite rue Aubert sur la gauche. Longeons le Havre de Portbail GR 223. Nous passons devant une maison médiévale se trouvant un peu en retrait de la rue. Un trottoir longe le Havre et le marais. Nous passons devant une belle maison avec une tour. C'est impressionnant toute cette zone de sable qui se remplie d'eau à marée haute par un simple petit goulet entre deux dunes. Nous arrivons sur le parking abandonnons le bitume et continuons le chemin carrossable entre le Havre et quelques maisons modernes. Nous sommes dans le quartier des Ecrehou. Hier vers le port j’ai pris une allée cimentée pour descendre les bateaux et il y avait des roches de posées comme des crêtes sur le dos d’un dinosaure, en bordure du ciment. Je pensais que ce n’était pas naturelle, en bordure du chemin nous trouvons ses mêmes roches. Nous longeons le hameau de la Rivière et prenons à droite la passerelle en béton au dessus de la rivière l’Olonde. J'espère qu'elle va résister au temps. Il doit manquer une rampe, et il me semble que les dalles de béton ont bougées. A la sortie de la passerelle abandonnons le large chemin et prenons sur la droite le sentier longeant le marais. Nous arrivons devant le petit ruisseau du Pont aux œufs, suivant la marée soit nous prenons le gué ce qui nous fait un petit raccourcie, soit la passerelle. Le chemin fait fourche, nous prenons le chemin de droite, puis à la fourche suivante à gauche. Poursuivons dans les dunes, nous sommes guidés par des poteaux en bois avec le balisage blanc et rouge et un balisage jaune de peint. Nous nous approchons de la pointe du Havre et apercevons de l’autre coté le port de Porbail. Revenons vers le cordon dunaire en bordure de mer, nous prenons à gauche, puis un sentier sur le cordon dunaire bordant la mer on s’y perd un peut sur les nombreux sentiers. Nous nous dirigeons vers les maisons de Lindbergh Plage. Attention le crochet sur la trace est dut à un panneau indiquant qu’il faut prendre à gauche et monter quelques marches très ensablées. Puis une information nous dit que le chemin est interdit aux piétons. Je reviens sur mon large chemin, je retrouve une marque, et débouche sur un accès à la plage que je prends à gauche, nous arrivons sur la rue de la mer. Prenons sur la droite l’avenue Guynemer. Longeons les maisons de ce hameau dépendant de St. Lô d’Ourville, le balisage du GR à disparu, nous sommes sur le balisage jaune. La route tourne sur la gauche, prenons sur une vingtaine de mètres l’avenue Coli, puis sur la droite nous retrouvons les marques du GR et grimpons dans les dunes de Lindbergh. Le sentier pique un peu les mollets. A l’extrémité de la dune nous débouchons sur un chemin carrossable bordé de maisons (lieu dit la plage, extension balnéaire du village de Denneville) nous poursuivons par la rue Charles Lefèvre. Les maisons modernes avec fenêtres de toit, tranchent avec des maisons estivales anciennes à étages et toits pointus à chiens assis. Nous débouchons sur une rue d’accès à la plage. Faisons un esse gauche droite, et poursuivons par la rue André Pelca en direction des aires de jeux et de la chapelle. Longeons l’aire de stationnement des bateaux du centre de voile, puis la chapelle tout en béton. Sur son esplanade nous trouvons les aires de jeux et des tables de piques nique. Dépassons l’hôtel de la Mer et de la Plage (1927) qui me semble avoir été transformé en appartement. Quittons le bitume, et poursuivons tout droit le chemin carrossable dans les

Mielles D’allonnes [Le mot mielle est un terme propre au parler de la Manche. Les mielles désignent des grèves plates, sèches et mobiles. Cette appellation est également donnée à des dunes, des plaines de sable qui sont voisines de la mer et dont une partie est cultivée. Le mot mielle constitue un emprunt à l'ancien norois melr « colline de sable, dune ». À ce terme s'apparente celui de milgreu, qui désigne l'oyat ou roseau des sables (Ammophila arenaria), de l'ancien norois melr « sable, dune » + gras « herbe ». wikipédia]. Traversons la grève. Nous arrivons à un accès à la plage (rue des Mielles), le GR se poursuis en face par un petit sentier dans les dunes, nous arrivons de nouveau sur un accès à la plage (route bitumée) et commençons à longer le Havre de Surville, embouchure de la Dure. Poursuivons en face, le sentier fait fourche poursuivons par le sentier se dirigeant vers l’intérieur de la dune, on se rapproche du bord, puis notre sentier s’éloigne pour revenir vers le marais. Traversons la Dure, prenons le chemin de droite longeons le marais par un chemin plus ou moins carrossable, nous débouchons sur une route bitumé, donnant accès au marais. Poursuivons par un sentier beaucoup moins facile plus ou moins dans le marais. Au vu des déchets, à marée haute on doit se mouiller les pieds. Nous longeons par un chemin carrossable les quelques maisons de la Vesquerie, notre chemin débouche le long de la D 650 que nous suivons. Nous arrivons à l’intersection avec la route de Surville, le clocher de son église se trouvant proche du carrefour m’intrigue, je quitte le GR pour visiter le lieu [L'édifice initial est construit aux 13e et 14e siècles. Il s'agit de la construction de la chapelle Sainte-Anne par le propriétaire du manoir. L'église est rajoutée par la suite. Une frise fait le tour de l'église et raconte l'histoire du propriétaire du manoir. À l'intérieur, on peut admirer une crédence qui a pour une particularité un trou dans le fond du réceptacle permettant à l'eau bénite de retourner dans les fondations de l'église. https://www.eglisesenmanche.com/eglises-du-nord-cotentin/s/surville/]

 

 

Revenons à notre carrefour et poursuivons le balisage par la D 526 en direction de la mer se trouvant à 1,5 km (en suivant la D 560 Lessay se trouve à 15 km.) Nous arrivons au hameau de la Poudrière perdu au milieu de la lande en bordure du Havre et de la mer. Au parking que nous traversons en biais, prenons le sentier sur la gauche grimpant dans le sable sec. Je m’enfonce jusqu’au cheville dans le sable, je quitte le GR et me dirige vers la plage, recherche le sable dure, et longe ainsi plus facilement le cordon dunaire. J’aperçois les parcs à huîtres. Derrière les dunes j’aperçois également les extensions balnéaires des villages se trouvant dans l’arrière du pays, extension des hameaux de Rochemont. Après une nouvelle zone dunaire, me semblant vide de maisons, je traverse la plage d’un gros bourg balnéaire faisant peut être partie du village de Salnel. J’arrive à la pointe du banc, embouchure du Havre de la Ay. Je rejoins le cordon dunaire, reviens un peu sur mes pas ayant vu un parking et un large chemin, je suis à la recherche de mon GR. Arrivée au parking je retrouve les marques et poursuis le GR sur la droite en bordure du Havre. Nous arrivons à un second parking, le GR par sur la gauche, je poursuis au plus prêt du Havre par un sentier normalement balisé en jaune cela m’évite, un petit détour dans l’intérieur des terres.  Pas facile à suivre et il y a des claustras, je m’enfonce dans le sable. Nous longeons le marais, passons la barrière et retrouvons un chemin carrossable. Nous débouchons sur la D 306 que nous prenons à droite, traversons le pont au dessus de l’Ouve, entrons dans le hameau de la Gaverie et prenons sur la droite la rue longeant les maisons en direction du Corps de Garde. La rue sort du hameau. Nous longeons de nouveau le marais et un espace herbeux devant servir de parking. Poursuivons le chemin carrossable. Nous apercevons une maison cubique en bordure du marais. Arrivée à la fourche nous pouvons prendre à droite le chemin barré par trois poteaux en cornière déposé en faisceau, (souvenir de la guerre de 40), ou prendre le chemin carrossable (GR) nous amenant devant l’entrée du corps de garde. Passons la table de pique nique et descendons un sentier très pentu protégé par des barrières en bois. [Le corps de garde dit chapelle du corps de garde ou encore chapelle du Grapillon, au lieu-dit le Jardin de la Loge sur un promontoire rocheux près du hameau la Gavérie. Il s’agit d’un bâtiment fortifié daté du XVIIe siècle destiné à la surveillance du littoral pour les milices garde-côtes puis pour les douaniers. Ce corps de garde constitue un témoignage de la défense des côtes du Cotentin sous l’Ancien Régime. Les côtes sont successivement menacées par les Saxons, les Frisons, les Scandinaves puis par la marine britannique. Face à ces incursions ennemies, le corps de garde s’inscrit dans les mesures prises visant la sécurisation du littoral du Cotentin. L’historien normand Pierre Mangon du Houguet répertorie dans ses mémoires les fortifications de la Manche. Son travail sur des archives aujourd’hui perdues a permis de reconstituer tout un pan de l’histoire cotentinoise repris par les historiens régionaux. Il note la commande par le roi et le gouverneur de l’érection de vingt corps de garde. Le maître d’œuvre qui bâtit le corps de garde de Saint-Germain-sur-Ay, le fit pour « 140 ». Le document nous livre également l’initiale de son nom, « P. ». Maître « P. » participe également à la construction de huit autres corps de garde situés à Carteret, Surville, Omonville-la-Rogue, Digulleville, Saint-Germain-des-Vaux, Sciotot, Le Rozel et Flamanville. C’est en 1705 que la compagnie saint-germinaise des garde-côtes est créée. Elle est sous le commandement de la capitainerie de Portbail. Cette compagnie est composée de dix hommes appelés et âgés de 16 à 60 ans. À sa tête, un capitaine et un lieutenant tiennent le registre des rôles généraux de la paroisse6 permettant en temps de guerre et sur ordre de la capitainerie la levée de mille hommes. Le corps de garde, doté d’un âtre et de trois fenêtres meurtrières, accueillait les garde-côtes qui s’y relayaient nuit et jour. le corps de garde actuel daterait plus vraisemblablement de 1900 et était utilisé par les douanes. Suivant ce raisonnement, le corps de garde de 1669 se positionnait alors à la pointe du banc au bord de la mer. Une carte particulière des côtes de France de 1831 indique effectivement l’emplacement d’un corps de garde aujourd’hui disparu. Pour l’historien Louis Le Blond, le corps de garde de la Gaverie est celui de 1669. Dans la Revue de la Manche, il relate l’alerte à l’invasion anglaise du 31 mars 1793. « Trois petits bateaux anglais rôdant et cherchant à faire une descente » sur la côte effraye la municipalité de la Haye-du-Puits qui exige la « construction d’un corps de garde à Saint-Germain-sur-Ay » à l’endroit nommé le « Bu du Banc ». La population n’ignorant pas l’existence du premier corps de garde de Saint-Germain « situé à une lieue de la mer, près de l’église » aurait ainsi décidé de compléter la défense du havre par un second ouvrage. Déjà en 1756, le détail des capitaineries situait le corps de garde comme « étant reculé dans les terres ». Sur la carte particulière des côtes de France de 1831, on peut également discerner trois ensembles bâtis en ruine situés à l’emplacement actuel du corps de garde. Alors que l’église était en reconstruction des suites de la guerre, le corps de garde devint dès 1949 le lieu d’une procession chrétienne aux flambeaux le 15 août. L’érosion marine rongea les fondations du corps de garde qui menaça de s’effondrer dans le havre. Un comité de sauvegarde fut créé en 1977 et mit dix ans à consolider l’édifice et à lui redonner son lustre d’antan. Wikipédia]. Descendons pour rejoindre le GR empruntant le chemin en bordure du marais, le chemin n’est pas facile à suivre, il vaut mieux prendre le chemin le moins bien entretenu le long des clôtures cela permet de voir les balises. Laissons un chemin sur la gauche et heureusement que je vois la balise tournant sur la gauche, j’ai tout de même un doute, il faut passer une porte en galvanisé et derrière c’est une belle allée plantée d’arbres bordant une carrière d’équitation. J’ai l’impression de rentrer dans une propriété privée. C’est bien là. J’aperçois une balise. Nous débouchons rue des mares que nous prenons à droite. Longeons les deux mares, laissons l’entrée d’une ferme et une route sur la gauche, prenons sur la droite. A une vingtaine de mètres, plus loin la rue de gauche. Traversons le village, prenons la rue des Miellettes sur la gauche, ou nous trouvons de belles maisons de village et quittons le GR pour regarder l’église. Je suis étonné toute les églises sont ouvertes. [Eglise, du XIIe siècle. La naissance de l’église est le fruit de trois événements mis en avant par l’historien Lucien Musset : le XIe siècle fut le début de la colonisation des campagnes du bocage ; l’art roman en Normandie devient le support de la politique ducale. Selon l’historien, les ducs normands visaient à restaurer la foi chrétienne, réaffirmer sa hiérarchie et promouvoir un encadrement monastique du territoire ; le début de la construction de l’édifice, coïncide avec l’âge d’or Normand : l’Art roman cesse de se cantonner aux grands édifices religieux, et s’étend au niveau des prieurés, sanctuaires, et des chapelles. On retrouve dans l’église de Saint-Germain-sur-Ay, qui appartient à l'école de Lessay, la rigueur normande des lignes architecturales et l’absence de porte monumentale. Elle respecte ainsi la rigueur bénédictine sur les distractions de l’esprit, et l’efficacité des barons cotentinois dans la construction des édifices. Charles de Gerville lors de sa visite de la commune en 1818, écrivait : « Cette petite église est beaucoup plus curieuse que son extérieur ne semble l'annoncer ». C’est sur la tour-clocher fortifiée du XIVe siècle, dont le couronnement date du XIXe siècle, que l’on peut voir un effort notable de sculpture. La tour est dotée de huit fenêtres. Deux d’entre elles sont en arc brisé. Elles sont chacune surmontées d’un corbeau en forme de têtes grimaçantes. Une dernière fenêtre, située sur la face est, a été condamnée lors de la construction du déambulatoire au début du XIXe siècle. Son encadrement est encore visible à l’intérieur de la tour. Elle est aujourd'hui intégrée dans un arc en plein cintre. La tour est pourvue au nord et au sud de faux mâchicoulis. Ils sont « simplement décoratifs et dépourvus d'ouvertures pour le tir ». Néanmoins, ces faux mâchicoulis avaient pour but de renforcer le caractère défensif de la tour et de décourager les envahisseurs. En effet, au XIVe siècle les incursions anglaises étaient fréquentes et meurtrières. Le chœur roman du XIIe siècle de l’église est séparé de la nef par un arc en plein cintre. Le jeu architectural est doté de deux voûtes en croisée d’ogives dont la jonction est faite par une simple clé d’ogive non ouvragée. Suite des détails de l’église dans wikipédia]. Revenons sur la D 306 (rue de l’église). Traversons le cœur du village, puis la rue fait fourche, nous longeons la petite rivière la Brosse, sur quelques mètres. A la fourche sur notre gauche, nous avons un lavoir et dans la pointe entre la D 306 et D 72 un pressoir à pommes. Prenons à droite la direction de Lessay. Nous sortons du village et longeons le marais. Laissons sur la gauche la rue Ermice poursuivons la D 72 et dans le virage nous l’abandonnons pour continuer tout droit la D 306E2 (rue des Mezères). Nous sommes au hameau de L’Yvourie et prenons la direction des Salines, c’est une voie sans issu. Dépassons les quelques maisons des salines et arrivons à la fin du bitume devant la ferme de la Doyennerie, nous prenons le chemin sur la gauche. Je commence à fatiguer, le parcours me semble très long, et il commence à faire tard, j’ai réalisé bien trop de visites pour un périple. Au carrefour, je regarde ma carte le GR part sur la gauche et fait un détour en traversant un bois. Il me semble que c’est plus court tout droit. Aujourd’hui en regardant ma trace je n’en suis pas si sur. Je quitte le GR et poursuit tout droit. Je longe l’orée d’un bois (le GR le traversait) coupe la D 650 et prend la route en face pour arriver sur un nouveau carrefour et poursuis tout droit. Nous sommes dans les champs, et arrivons au hameau de Fierville. Laissons un chemin sur la gauche et une vingtaine de mètres plus loin à l’angle de la maison, nous laissons le chemin de gauche et poursuivons tout droit. Surprise sur le poteau électrique une marque de GR toute neuve. (La carte ne doit pas être à jour.) Nous débouchons sur un chemin carrossable formant Té et prenons à droite. Longeons les hangars d’élevage les Fenottes au lieu dit Le Bouquet. Le chemin traverse l’Ay grâce à un pont de pierre, débouche sur un chemin formant Té que nous prenons à gauche, (Rue du Havre) nous débouchons sur la D 72 que nous prenons également à gauche, nous sommes sur le GR, je n’ai malheureusement pas vue beaucoup de marques. Le bas coté est large et permet s’il est entretenu de marcher en sécurité. Passons la station d’épuration et nous entrons en ville pour mon gîte d’un soir. [La bourgade est arrosée par l'Ay et est pratiquement située sur la côte de la Manche, au fond de l'estuaire du fleuve côtier formant le havre de Lessay (ou havre de Saint-Germain-sur-Ay). Le nom de la localité est attesté sous la forme Exaquium en 1056. Jusqu'à la Révolution, la paroisse s'appelait Sainte-Opportune ou Sainte-Opportune-de-Lessay. Elle prit le nom de Lessay en 1793. Wikipédia

Une des plus anciennes abbayes de Normandie Fondée au XIe siècle, un siècle qui connut un véritable foisonnement monastique, l'abbaye de Lessay est une des plus anciennes de Normandie, plus ancienne dans le département de la Manche que les célèbres monastères de Blanchelande, Hambye ou La Lucerne mais cependant édifiée après les abbayes de Cerisy-la-Forêt et du Mont-Saint-Michel. Les fondateurs, barons de la puissante seigneurie voisine de La Haye-du-Puits, Turstin Haldup, au nom sonnant bien ses origines nordiques, et son fils Eudes, avaient installé sur un terrain marécageux de la rive Sud de l'Ay, au fond du havre, des moines de la grande abbaye du Bec-Hellouin adeptes de la règle bénédictine qui, moins sévère que les règles plus anciennes, s'était imposée massivement en Normandie après les invasions normandes.

L'abbaye de Lessay connut sa plus grande splendeur et sa plus grande richesse durant les deux siècles suivants. Achevée pour une grande partie avant la fin du XIe siècle, elle avait été à sa fondation, en1056, et dans les années qui suivirent, très richement dotée par les seigneurs les plus en vue de lacontrée qui signèrent en grand nombre, aux côtés du duc-roi Guillaume le Conquérant, de ses fils et des plus illustres évêques et archevêques, son acte de naissance, un splendide parchemin qui faisait l'orgueil des Archives départementales de la Manche jusqu'à sa disparition dans le bombardement de Saint-Lô en juin 1944. On a peine à croire en l'admirant aujourd'hui que l'abbaye de Lessay fut plusieurs fois dévastée et sinistrée au cours de son histoire. En 1356, durant la guerre de Cent Ans, un incendie provoqué par les troupes anglo-navarraises ravage la nef et la tour et se propage dans les bâtiments monastiques. La restauration, à l'identique, ne sera achevée qu'au début du XVe siècle. Les guerres de religion qui désolent le Cotentin au XVIe siècle n'épargnent pas l'abbaye occupée pendant trois mois par les protestants mais les dégâts ne touchent pas, heureusement, au gros oeuvre. Cette époque de trouble laisse le monastère dans le pire état d'abandon. La longue période de décadence commencée avec l'instauration, en 1484, du régime de la commende (les abbés sont nommés par le roi et non plus élus par les moines) se poursuit. Les bâtiments conventuels non entretenus tombent petit à petit en ruines, à tel point que les nouveaux moines mauristes introduits par l'abbé Léonor II de Matignon, décident de les raser entièrement et de construire, en 1752, ceux que nous voyons aujourd'hui. La Révolution chasse les derniers moines mais la fermeture du monastère, en 1790, n'entraîne pas, comme ailleurs, à La Lucerne ou à Savigny surtout, la destruction de l'église vendue comme bien national et souvent utilisée comme carrière de pierres. A Lessay, si les bâtiments conventuels sont vendus à un particulier (ils sont toujours restés domaine privé), l'église est attribuée à la commune par l'Assemblée Nationale pour remplacer la vieille église paroissiale de Sainte-Opportune, éloignée du bourg, qui tombe en ruines. Le monument est sauvé. Mais c'est en 1944, lors des combats de la Libération que la belle abbaye romane subit la plus cruelle épreuve. Déjà durement éprouvée durant les bombardements américains de Lessay des 7 et 8 juin, elle s'écroule le 11 juillet, minée par les Allemands avant leur retraite. Imagine-t-on la douleur des habitants de Lessay à leur retour d'exode en découvrant le tragique spectacle de leur église détruite. Qui pouvait oser espérer alors que sa restauration fût un jour  possible ?

Les dégâts étaient si considérables : voûte et clocher effondrés, pignon Ouest abattu, bas-côté Nord écroulé… Les décombres atteignaient presque le niveau des chapiteaux. Mais les Lessayais ne perdirent pas espoir et finalement, après bien des hésitations, l'administration des Monuments Historiques décida d'ouvrir le chantier de restauration. Un pari fou, un travail de titan confié à un jeune architecte en chef talentueux et passionné : Y.-M. Froidevaux. 12 années de déblaiement, de recherches d'archives, de consolidation, de taille de pierre, de patiente reconstruction " à l'identique " des murs, des piliers, des arcs, des croisées d'ogives, des chapiteaux. Un véritable chantier du moyen âge. Jour après jour, année après année, la cité lessayaise se reconstruit et en son coeur son abbaye dont une partie de la nef (les cinq premières travées) est rendue au culte le 1er mai 1950. L'inauguration de l'abbatiale totalement restaurée n'aura lieu que neuf années plus tard, le 1er mai 1959, au cours de grandioses cérémonies. Rendons hommage aux deux maires de l'époque, Albert Le Grand puis René Lecocq, et au chanoine Gosselin, curé de Lessay, qui se dévouèrent corps et âme, avec foi et audace, pour que revive le chef d'oeuvre du XIe siècle. Il y aurait beaucoup à dire sur les difficultés rencontrées : problèmes de pierre et de main d'oeuvre, choix de la couverture, du pavage, des vitraux, des cloches, du mobilier, des statues, de l'éclairage ; décisions difficiles et graves concernant l'architecture et notamment l'abandon ou non de certains éléments non conformes aux dispositions d'origine. La restauration de l'abbaye de Lessay est aujourd'hui unanimement saluée comme une réussite exemplaire et combien de visiteurs, admiratifs de l'unité et de la pureté de l'édifice, sont surpris d'apprendre que son histoire fut si mouvementée. Il faut un oeil averti pour lire dans la pierre et dans la présence de certains éléments architecturaux les différentes époques de sa construction. En abandonnant délibérément l'ancien dôme du XVIIIe siècle pour un clocher pyramidal, en effaçant les rares éléments discordants surajoutés au cours des siècles, l'architecte a su retrouver la beauté, la sobriété et le caractère primitif de l'église des moines. Signalons encore au lecteur qui pourrait l'ignorer, l'intérêt primordial de Lessay dans l'histoire architecturale : l'abbaye de Sainte-Trinité serait sans doute le premier grand édifice à avoir reçu, dès ledébut du XIe siècle, un voûtement complet sur croisées d'ogives.

Michel PINEL, août 2005. https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwidn9LrzPPyAhVDUhoKHRyOCbgQFnoECAwQAQ&url=http%3A%2F%2Fwww.lessay.fr%2Fabbatiale-lessay-monument.htm&usg=AOvVaw3RR-EohkSjrG6jNWSAAKYZ 

        

 
 
 
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